On connaissait l’admiration de Manuel Valls pour Clemenceau. Arnaud Montebourg, lui, est plus porté sur Danton. Et il s’y connait !
Lundi 14 juillet, dans Secrets d’histoire, sur France 2, le ministre de l’Économie s’est mué en Stéphane Bern et a témoigné de son attrait pour cette figure de la Révolution française. Et avec lyrisme, s’il vous plait.
Voici ainsi, comment Montebourg a parlé, une première fois, des talents d’éloquence de Danton :
C’est un homme, finalement, qui voyait les choses. Il faut d’abord dire ça. Et un orateur, qui voit, il donne à voir et entraîne vers cette destination inconnue qu’il décrit. Et c’est d’abord je crois la puissance de la vision de Danton qui a fait l’orateur Danton.
Il admire l’orateur. Il admire également son parcours politique. Peu après, dans le reportage de France 2, Arnaud Montebourg réapparait et évoque la progression politique de Danton, nommé ministre de la Justice après la chute de la monarchie, en aout 1792. Si on était mauvaises langues, on pourrait y déceler une pointe d’envie :
Et le ministre de la Justice est devenu finalement en quelque sorte le Premier ministre. Il n’y avait pas de Premier ministre puisque c’était une sorte de directoire, de comité. Le ministre de la Justice, qui établit l’ordre de la Justice, concrète, terrestre, se rend maître finalement du pouvoir dans ce pays qui s’est donné les premières institutions républicaines de son histoire.
Le cours d’histoire du professeur Montebourg n’est cependant pas terminé, loin de là. Il évoque l’attaque de l’armée prussienne sur la France après la chute de la monarchie. Et élargi sa réflexion à une certaine idée de la France :
Le patriotisme est né à ce moment-là. C’est-à-dire, finalement, ce qui est en partage dans une nation qui s’ignorait mais décide de défendre ça, ce choix-là qui a été fait par un peuple qui a décidé un jour de se débarrasser de son roi, de son oppresseur.
Après un retour sur Danton et "son œuvre", aka la République, Arnaud Montebourg revient sur la chute du révolutionnaire, condamné à mort en pleine Terreur. S'il ne défend pas le règne de la Terreur, le ministre de l’Économie évoque cette période dans son contexte historique :
La révolution s’est construite sur la lutte contre la trahison et la trahison était incarnée par la couronne de France. Donc, elle pouvait l’être par tout citoyen. Et c’est vrai que la Terreur, dans ce qu’elle a de condamnée par l’histoire, a une justification dans l’époque. Elle se comprend. Mais en même temps elle était totalement antagonique avec l’esprit de la République. La République pour se défendre viole ses propres principes.
Voilà, le cours est terminé. Merci à tous de l’avoir suivi.