Le secrétaire général de l'Élysée reconnait que François Fillon lui a parlé de Bygmalion et des pénalités pour la campagne de Sarkozy

Publié à 17h02, le 09 novembre 2014 , Modifié à 09h58, le 10 novembre 2014

Le secrétaire général de l'Élysée reconnait que François Fillon lui a parlé de Bygmalion et des pénalités pour la campagne de Sarkozy
François Fillon et Jean-Pierre Jouyet © Montage MaxPPP

Jean-Pierre Jouyet sort de son silence. Ce dimanche 9 novembre, le secrétaire général de l'Élysée a reconnu auprès de l'AFP que François Fillon lui a bien parlé de Bygmalion et des pénalités pour la campagne de Sarkozy.Voici ce qu'il a déclaré : 

François Fillon m'a fait part de sa grave préoccupation concernant l'affaire Bygmalion. Il s'en est déclaré profondément choqué [...] Il a également soulevé la question de la régularité du paiement des pénalités payées par l'UMP pour le dépassement des dépenses autorisées dans le cadre de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy.



J'ai fait part à mes interlocuteurs du fait que la présidence de la République ne pouvait rien s'agissant de cette procédure relevant de la justice. J'ai également rappelé que, depuis mai 2012, il n'y a plus aucune intervention de la présidence de la République dans une procédure judiciaire.

Trois jours plus tôt, Jean-Pierre Jouyet affirmait au contraire avoir "parlé d'autre chose" que des affaires Sarkozy avec l'ancien Premier ministre.

Selon deux journalistes du Monde, l'ancien Premier ministre et Jean-Pierre Jouyet ont déjeuné ensemble fin juin, dans un restaurant proche du palais présidentiel. En pleine affaire Bygmalion, François Fillon aurait demandé à l'Élysée de "taper vite" sur Nicolas Sarkozy.

Une information que l'ancien Premier ministre dément avec force. Dès mercredi 5 novembre, alors que l'information commence à être diffusée, il se fend d'un communiqué pour dénoncer une "manœuvre grossière". "Le procédé qui consiste à me prêter la volonté de m'appuyer sur les plus hautes autorités de l'État pour faire pression sur l'autorité judiciaire est méprisable", écrit-il.

Rebelote ce dimanche 9 novembre. Dans le JDD, François Fillon maintient sa version et dénonce "une forme de déstabilisation et de complot". Il ajoute :

Stop aux boules puantes ! […] Qui peut imaginer que j’aille déjeuner dans l’un des restaurants les plus en vue des Champs-Élysées avec le secrétaire général de l’Élysée et mon ancien directeur adjoint de cabinet pour parler des problèmes judiciaires de l’UMP ? Qui peut imaginer cette scène ?

Samedi 8 novembre, les deux journalistes du Monde, qui évoquent ce déjeuner dans leur livre Sarko s'est tuer (éd. Stock), ont assuré avoir en leur possession un enregistrement dans lequel Jean-Pierre Jouyet confirme que François Fillon a demandé à l'Élysée de "taper" sur Nicolas Sarkozy. Voici ce Jean-Pierre Jouyet a déclaré, selon les deux journalistes :

En gros, son discours c'était de dire : 'Mais tapez vite ! Tapez vite !' […] Et puis il me dit : 'Mais Jean-Pierre, t'as bien conscience que si vous ne tapez pas vite, vous allez le laisser revenir ?' […] Il m'a dit : 'Faut aller vite', ça je me souviens. 'Faut aller vite […] pour lui casser les pattes avant'.

Samedi 8 novembre, François Fillon a fait savoir qu'il allait porter plainte en diffamation contre les deux journalistes du Monde Gérard Davet et Fabrice Lhomme, et contre le quotidien.

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