Les députés UMP réussissent à faire reporter sine die l’adoption de la loi Famille et crient "victoire !"

Publié à 06h45, le 22 mai 2014 , Modifié à 08h23, le 22 mai 2014

Les députés UMP réussissent à faire reporter sine die l’adoption de la loi Famille et crient "victoire !"
Daniel Fasquelle. © Maxppp.

Décidément, le parcours de la loi Famille est loin d’être un long fleuve tranquille. Originellement, ce texte devait voir le jour sous forme de projet de loi émanant du gouvernement. Oppositions au mariage gay et remaniement ont eu raison du texte ressuscité via une proposition de loi light émanant des députés socialistes et écologistes.

Mais ce texte aussi va tarder à voir le jour, l’UMP ayant réussi un coup de théâtre en faisant reporter l’adoption de la loi en contraignant le gouvernement à reporter sine die la fin des débats. A force d’amendements, parfois totalement similaires en mode copier-coller , et d’obstruction.

Le débat, qui avait commencé depuis le lundi 19 mai, a été suspendu jeudi à 1h30 du matin alors qu'il restait encore à examiner 361 des 700 amendements déposés, chaque article ayant été âprement discuté par l'UMP aux prises "aux mêmes obsessions depuis un an", selon la secrétaire d'Etat à la famille Laurence Rossignol.

"Victoire !" s’est réjoui sur Twitter le député UMP Daniel Fasquelle :

Avant de se féliciter d’avoir fait "échouer" le texte :

"Depuis lundi l'UMP, qui accuse la gauche de vouloir "casser les repères" de l'enfant, avait occupé le terrain via sa frange la plus conservatrice", écrit l’AFP à propos des débats et de l'opposition.
 
Les membres de l'Entente parlementaire pour la Famille, déjà en pointe en 2013 contre le mariage homosexuel , ont défendu sans relâche des rafales d'amendements de suppression de dispositions au nom de "l'intérêt supérieur de l'enfant" même si ce texte n'était qu'une version a minima du projet de grande loi sur la famille, abandonné en février après des rassemblements de La Manif pour tous.

La secrétaire d’Etat à la Famille, Laurence Rossignol, a cependant assuré aux députés que le gouvernement n’oubliera pas ce texte pour autant :

"

Le gouvernement ne laissera pas tomber ce texte dans les oubliettes de l'obstruction parlementaire. Je vous donne rendez-vous pour continuer l'examen de ce texte.

"

Les députés ne pouvaient en effet poursuivre l'examen du texte ce jeudi 22 mai, réservé à l'étude de propositions de loi du Front de gauche pour leur niche. Et l'Assemblée ne siégera pas vendredi à 48 heures des élections européennes. Il n'y aura donc pas de vote solennel comme prévu le 28 mai de ce texte socialiste et écologiste, centré sur les conséquences des séparations de couples pour les enfants.

Ce sera à la conférence des présidents de l'Assemblée de proposer une nouvelle date alors que le calendrier parlementaire des prochaines semaines est déjà très chargé avec notamment au menu la réforme pénale et le collectif budgétaire rectificatif.

Du rab sur le Lab

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