Les députés ont voté la suppression du délai de réflexion de sept jours pour pratiquer une IVG

Publié à 13h05, le 19 mars 2015 , Modifié à 14h45, le 19 mars 2015

Les députés ont voté la suppression du délai de réflexion de sept jours pour pratiquer une IVG
© ERIC FEFERBERG / AFP

SANS DÉLAI - Les députés ont adopté dans la nuit du mercredi 18 mars un amendement socialiste qui supprime le délai de réflexion de sept jours obligatoire pour une femme souhaitant pratiquer une IVG. En commission des affaires sociales consacrée au projet de loi sur la santé, à 2 heures du matin, les élus se sont penchés sur cette  proposition de la socialiste Catherine Coutelle, présidente de la délégation aux droits des femmes de l'Assemblée nationale. 

Elle dénonce ce temps de réflexion ( qui peut être ramené à 48 h en cas d'urgence) : 

 

Ce délai est infantilisant et stigmatisant

Selon elle, il est temps de revenir sur "cette concession" acceptée par Simone Veil. La période légale pour avorter est actuellement de 12 semaines de grossesse, un délai parfois compliqué à tenir. La ministre, qui n'a pas été suivie, aurait préféré un raccourcissement à deux jours. Ce vote constitue une avancée selon la députée socialiste Colette Capdevielle : 

 

 

Chaque modification de la loi de 1975 provoque toujours des débats comme le note le journal Le Monde du 20 mars. 

Le quotidien relate cette réflexion du député Arnaud Robinet (UMP) « Je trouve dommage que l’on revienne sur un tel sujet à 2 heures du matin, revoir ainsi l’équilibre de la loi Veil, ce n’est pas sérieux ». Sur Twitter, Christine Boutin s'est insurgée contre cette décision : 

 

La députée FN du Vaucluse Marion Maréchal Le Pen critique sur Twitter également : 

La ministre a demandé à la présidente de la délégation aux droits des femmes de retirer un autre amendement qui proposait de supprimer la clause de conscience dont peuvent bénéficier les médecins qui ne souhaitent pas pratiquer d'IVG. Elle a fermé le débat évoquant un "contexte de tension sur un certain nombre de sujets" :  

Il n’est pas utile de ranimer des discussions qui sont pour l’essentiel symboliques dans un contexte de tension sur un certain nombre de sujets de société

Le débat risque d'être animé dans l'hémicycle où chaque discussion sur ce sujet provoque des tensions. Pour les 40 ans de la loi Veil, le 27 novembre dernier, l'Assemblée avait adopté une résolution réaffirmant l'importance de ce droit. Elle n'avait pas été adoptée à l'unanimité. Sept députés avaient voté contre. 

[Edit 14:37 ] Ajout du tweet de Marion Maréchal Le Pen

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