Dans les interviews un brin décalées, type questionnaire de Proust ou portrait chinois, il y a deux types de politiques. Il y a ceux qui s’amusent du concept et laisse entrevoir derrière les réponses l’homme ou la femme qu’ils sont en privé. Et puis il y a ceux qui ne quittent jamais leur rôle d’élu. Brice Hortefeux est de ceux-là, comme l’illustre son intervention dans L’Opinion, ce lundi 4 août.
Le député européen s’est livré à l’exercice du portrait chinois. Ceux qui espéraient découvrir l’ancien ministre de l’Intérieur sous un angle plus personnel en seront pour leur frais : à chaque question, Brice Hortefeux donne une réponse toute politique et pleine de sous-entendus.
Dès le début, alors qu’on lui demande quel outil il serait, l’Auvergnat glisse un tacle à François Hollande. Voyez plutôt :
N’étant pas mécano, je ne me risquerais pas, contrairement à d’autres, à parler de 'boîte à outils'. Mais quitte à choisir, je dirais un tournevis. Car c’est un objet de précision indispensable.
Et ce n’est pas fini. S’il était une création ? "Je serai tout simplement une PME régionale, créant de l’emploi, en lien constant avec son territoire. " Une gourmandise ? "Une barquette de fraises et framboises de Lezoux, dans le Puy-de-Dôme". Un impôt ? "Je serais bien embêter d’exister, car une bonne réforme fiscale, c’est lorsqu’on supprime un impôt, pas quand on en ajoute !". Etc.
Mention toute spéciale à sa réponse concernant son pire ennemi. L’ami de 30 ans de Nicolas Sarkozy a une réponse brève :
La trahison.
Mais non, on ne saura pas si Brice Hortefeux vise quelqu’un en particulier.