COMPOL - Depuis le 8 mai, et jusqu’au 25 août, François Hollande est en mode "commemorator". Le président veut bénéficier de cette longue séquence de cérémonies et hommages - entre Première et Seconde guerre mondiale - pour améliorer son image. Et sa popularité. "Hollande a le goût de l’Histoire. La dimension représentative ne l’agace pas, au contraire. C’est sa manière d’être président : père de la nation", confie ainsi au Figaro de ce lundi 4 août "un des maîtres d’œuvres" de cette séquence qui compte "pas moins de quinze cérémonies en six mois".
>> 8 mai : Selfie time
Tout a donc débuté avec les cérémonies du 8 mai, en mode "selfies". Une séquence réussie pour l'équipe de communication de François Hollande qui a eu l'habitude de devoir gérer les images d'un Président parfois hué, comme lors du 14 juillet 2013.
>> 6 juin : Gratin
Point d’orgue de cette séquence mémorielle, les cérémonies, en Normandie, pour les 70 ans du Débarquement. Avec des invités de marque, comme Barack Obama, Vladimir Poutine ou encore la reine d’Angleterre, au moment où la crise ukrainienne s’intensifiait. L’occasion pour François Hollande de papoter de ses origines normandes avec le président américain, de faire une petite blague aux côtés de la reine Elizabeth ou de se faire remercier chaleureusement par le chef d’Etat russe.
>> 14 juillet : Poilus
Le traditionnel et annuel défilé militaire du 14 juillet sur les Champs-Élysées était placé cette année sous le signe de la mémoire. Celle des Poilus, qui ont "défilé" sur la célèbre avenue parisienne au son de chants de la Grande guerre. "Pour le 14 juillet, c’est lui qui a demandé d’ajouter des chants de la Première guerre mondiale", rapporte Le Figaro, montrant la réelle volonté de François Hollande de jouer le jeu des commémorations.
>> 31 juillet : Jaurès
Le 31 juillet 2014, pour le centenaire de l’assassinat de Jean Jaurès, François Hollande s’est rendu au Café du Croissant, où le socialiste-pacifique a été tué à la veille du déclenchement de la Première guerre mondiale, pour y déposer une gerbe. Et boire un café avec Bertrand Delanoë.
>> 3 août : main dans la main
Pour les 100 ans du début de la Première guerre mondiale, François Hollande s’est affiché, main dans la main, avec le président allemande Joachim Gauck, sur le site du Hartmannswillerkopf (Haut-Rhin), pour un hommage commun et inédit aux combattants français et allemands. Certains l'accusent de ne s'occuper plus que de cérémonies du souvenir ? François Hollande balaie ces critiques et en profite pour insister sur l'importance de ces événements. "Les commémorations ne sont pas une nostalgie, elles sont un rappel des épreuves traversées par les peuples. Elles sont les leçons de l'histoire. Elles sont des appels à l'union, au rassemblement, à la mobilisation face à d'autres enjeux, d'autres menaces, d'autres défis. Les commémorations viennent donner du sens au monde d'aujourd'hui", a-t-il alors déclaré.
>> Et c’est pas fini
Comme le relève Le Figaro de ce 4 août, cette séquence mémorielle est loin d’être achevée. Ainsi, ce 4 août, François Hollande sera en Belgique, à Liège, pour y célébrer la résistance de l’armée belge. Le 15 août, il "présidera une cérémonie sur le porte-avions Charles-de-Gaulle", pour les 70 ans du Débarquement en Provence, avant de commémorer, enfin, la libération de Paris en 1944. Ce sera le 25 août. Et il espère bien accueillir encore des dignitaires étrangers. "Au total, des lettres d’invitation ont été adressées en janvier à pas moins de 80 chefs d’Etat et de gouvernement, incités à se rendre à l’une ou l’autre des cérémonies prévues cet été", écrit encore Le Figaro.