Manuel Valls estime que Gérard Filoche ne "mérite pas d'être dans sa formation politique"

Publié à 16h33, le 21 octobre 2014 , Modifié à 19h29, le 21 octobre 2014

Manuel Valls estime que Gérard Filoche ne "mérite pas d'être dans sa formation politique"
© Montage le Lab / MaxPpp / Assemblée Nationale

Des "propos insoutenables". Manuel Valls a ainsi qualifié lors des questions au gouvernement ce mardi 21 octobre les propos de Gérard Filoche. Dans sa question adressée au Premier ministre, le député UMP Jean-Charles Taugourdeau a mentionné les tweets du membre du bureau général du PS Gérard Filoche à l'égard du PDG de Total, Christophe de Margerie, décédé dans un accident d'avion dans la nuit de lundi à mardi. Des tweets où il comparait notamment le dirigeant du groupe pétrolier à "un suceur de sang". Tout en rendant hommage, comme il l'a fait dans un communiqué de Matignon, à Christophe de Margerie, le Premier ministre a fermement condamné les propos du militant :

Face à un homme, quel que soit son parcours, qui meurt dans ces conditions tragiques, il n'y a qu'un seul mot, c'est la dignité. Et tous ceux qui ont des mots qu'on ne peut pas prononcer face à un mort ne méritent pas d'être dans ma formation politique.

Une réponse vivement applaudie par la quasi-totalité de l'hémicycle, ce qui illustre les affirmations de Patrick Menucci qui, plus tôt sur LCP, assurait que "la totalité des députés socialistes [étaient] révulsés par ces propos". Dans la journée, plusieurs députés ont déjà protesté contre les tweets de Gérard Filoche, élu au bureau national du PS.

Selon Le Monde, le premier secrétaire du PS, jean-Christophe Cambadélis, a reçu "des dizaines de demandes de parlementaires socialistes pour l'exclusion de Gérard Filoche".

D'après un journaliste de Libération, le cas de Gérard Filoche sera examiné dès ce mardi après-midi en bureau national. Et à en croire un "témoin" cité par une journaliste du Point, le principal intéressé serait "étrangement muet" au cours de cette réunion :

Jean-Christophe Cambadélis a convoqué Gérard Filoche devant la Haute Autorité du PS, comme l'avancent plusieurs journalistes :

Mais Gérard Filoche ne "regrette rien", comme il l'a expliqué au micro de RTL en fin d'après-midi :

Moi je suis tout à fait touché par la mort de Christophe de Margerie et des 4 autres victimes. Je présente mes condoléances aux familles. Après, qu'est-ce que j'ai dit ? J'ai parlé de Total. On peut parler de total en toute circonstance quand même. [Avec la mort de son PDG], on est amenés à faire un bilan, à regarder ce qui s'est passé en Birmanie, au Congo, dans le programme pétrole contre nourriture, on se souvient d'Erika, il y a AZF. Et puis il gagnait 1.445 fois le Smic en cinq ans ! [...] Ce qui me touche le plus, c'est qu'il ne payait pas d'impôts.

Et le pilier de l'aile gauche du PS de répondre directement à Manuel Valls :

Mais il n'est pas en charge du PS, lui, il est minoritaire dans le parti socialiste ! Il ferait mieux de s'occuper de faire un budget de gauche, les impôts sur le Cac40 et sur les grandes sociétés comme Total plutôt que de frapper les petites retraites, les petites gens et les petits salaires.



Vous croyez qu'on va m'arrêter en faisant une petite polémique de ce genre, artificielle ? Vous voulez que je me taise sur Total ? Non, derrière le pétrole, il y a du sang !

Du rab sur le Lab

PlusPlus