SAV - Quelques heures, à peine, après le vote du projet de loi de financement rectificative de la sécurité sociale, Manuel Valls était en service après-vente, ce mardi 8 juillet, sur le plateau du JT de TF1.
Tiens, on a un peu eu l’impression que, malgré le vote du PLFRSS, le Premier ministre n’a pas vraiment apprécié l’abstention de 33 députés + 2, les fameux "frondeurs".
Après avoir écouté les messages de deux d’entre eux, Laurent Baumel et Christian Paul, ce dernier lui demandant notamment d’être moins sensible aux "efforts intensifs de lobbying du Medef", Manuel Valls a réagi :
"Les deux lois importantes qui mettent en œuvre le pacte de responsabilité que le président de la République avait annoncé il y a quelques mois, 40 milliards, c’est du jamais vu, pour les entreprises, pas pour faire des cadeaux au patronat - c’est quoi ce langage ? – mais pour faire en sorte que nos entreprises soient plus compétitives.
"
On le sentait déjà remonté. Eh bien ce n'était rien comparé à une autre salve. Voici ce que Manuel Valls a affirmé, mettant dans le même sac frondeurs et syndicalistes qui boycottent la conférence sociale :
"Les Français en ont assez de ces postures de ceux qui s'abstiennent à l'Assemblée nationale ou ne viennent pas à des réunions. [...] Que tous ceux qui s'abstiennent ou tous ceux qui refusent de venir à des réunions se rendent compte qu'ils ne sont pas à la hauteur des responsabilités et des exigences qu'attendent d'eux les Français.
"
Et le Premier ministre de poursuivre son attaque quelques minutes plus tard : "Plutôt que de parler à ceux qui m’interpellent – que je respecte – je veux saluer ceux qui permettent à la majorité d’avancer en votant, qu’ils soient socialistes, radicaux de gauche ou écologistes, pour cette majorité. La petite politique, ça ne m’intéresse pas. Ce qui m'intéresse c'est faire avancer le pays", a lancé Manuel Valls.
Interrogés par TF1, Laurent Baumel et Christian Paul n’ont pas non plus été tendres avec le locataire de Matignon. "Je pense que le Premier ministre en fait trop et qu’à vouloir absolument monter qu’il est moderne, qu’il est réaliste, qu’il est un vrai réformiste, il se sent obligé de taper sur les valeurs de la gauche", a claqué le premier.
"J’en appelle à la responsabilité du ministre. Il doit ressouder sa majorité, il doit renouer avec un dialogue social authentique et il doit probablement moins entendre les efforts intensifs de lobbying du Medef", a ajouté le second.