Tiens, il y avait longtemps que Marine Le Pen et le Front national ne s'étaient pas insurgés contre les médias. Ce lundi 16 mars, la présidente du FN a écrit à Olivier Schrameck, président du CSA. L'objet de sa missive : dénoncer comment, d'après elle, "des médias audiovisuels ne respectent en aucun cas la réglementation et ne respectent en aucun cas l'équilibre entre les diverses formations politiques et les divers candidats".
Marine Le Pen dénonce ces médias qui, toujours selon ses dires, "se permettent de diffamer et de critiquer de façon tout à fait non contradictoire des formations politiques et notamment le Front National". Sa cible cette fois ? Laurent Ruquier. Elle écrit :
"J'en veux surtout pour exemple l'émission de Monsieur Ruquier 'On n'est pas couché' du samedi 14 mars, diffusée, qui plus est, sur le service public. Elle a été un festival de diffamations et d'injures contre le Front National.
"
Marine Le Pen ne précise pas ce qui l'a à ce point contrarié. On peut cependant penser que les déclarations de Laurent Ruquier à propos d'Éric Zemmour n'ont pas franchement ravi la présidente frontiste. L'animateur avait déclaré regretter d'avoir accueilli sur son plateau Éric Zemmour pendant cinq ans. "Je vous le dis honnêtement, je le regrette aujourd'hui. Je suis l'un de ceux qui ont donné la parole toutes les semaines pendant cinq ans, ici à Eric Zemmour, a-t-il dit. Oui je le regrette, car je me rends compte que j'ai participé à la banalisation de ces idées-là."
En début d'émission, Laurent Ruquier a également dénoncé les "dérapages gratinés" de certains candidats FN aux départementales qui se sont faits remarquer pour des propos racistes, antisémites, homophobes et / ou haineux (à voir là , là , ou encore là ).
Il a déclaré :
"Il faut quand même leur rappeler à ces électeurs [FN] que c'est en fait impardonnable quand on a la confirmation évidente que non, le Front national n'a pas changé.
"
Un moment découpé par le Lab et à revoir ci-dessous en vidéo :
Marine Le Pen n'est pas la première au FN à s'énerver après Laurent Ruquier. Lundi 16 mars toujours, Gilles Lebreton, député français au Parlement européen, s'est fendu d'un communiqué pour dénoncer les propos de l'animateur, l'accusant d'avoir "obéi à l’ordre lancé par Manuel Valls de 'stigmatiser' le Front national ". Il a ajouté :
"Cette triste émission a ainsi insulté les militants et les électeurs du FN, condamné la liberté d’expression, et diffamé les eurodéputés Bleu Marine et leurs assistants parlementaires. Effroyable bilan dont Laurent Ruquier et Manuel Valls devraient avoir honte.
"
Le service public est clairement dans le viseur du FN. Le 11 mars, Marine Le Pen a annoncé saisir le CSA pour dénoncer les "dérapages" d'un journaliste de France 2 sur Twitter .