Philippe Esnol (PRG) compare un marché de Mantes-la-Jolie à l'Arabie Saoudite

Publié à 13h01, le 16 janvier 2015 , Modifié à 19h31, le 16 janvier 2015

Philippe Esnol (PRG) compare un marché de Mantes-la-Jolie à l'Arabie Saoudite
Capture d'écran du compte de Philippe Esnol sur le site du Sénat

Les propos de Malek Boutih sur "les élus locaux corrompus" qui ont "pactisé avec les voyous, les salafistes et les communautés pour avoir la paix" ont trouvé des soutiens dans la sphère politique. Après Xavier Bertrand, c'est Philippe Esnol (PRG), sénateur des Yvelines et ancien maire de Conflans-Sainte-Honorine, qui a rejoint la position du député PS en allant même plus loin.

Dans une interview au Point, l'ancien membre du Parti socialiste affirme que des ordres ont été donnés pour "fermer les yeux sur le port de la burka" afin d'éviter d'éventuelles émeutes : 

Le Point : Malek Boutih a dénoncé ici la connivence entre certains élus locaux et le communautarisme religieux pour des raisons électoralistes. Partagez-vous son constat ?



Philippe Esnol :  Malek Boutih a tout à fait raison. J'ai pu le constater notamment à propos du port de la burka. Il y a huit mois, alors que j'étais encore maire de Conflans-Sainte-Honorine (la ville a basculé à droite en mars 2014, NDLR), j'ai reçu la visite du procureur de la République qui m'a confié que des ordres avaient été donnés pour qu'on ferme les yeux sur le port de la burka afin de ne pas reproduire les émeutes qui, à la suite d'un contrôle de police, avaient mis le feu à Trappes à l'été 2013.

Mais le sénateur ne s'arrête pas là. Après avoir expliqué qu'il a tenté d'alerter Najat-Vallaud Belkacem (alors ministre du Droit des femmes) sur le sujet, il pointe du doigt certains territoires comme "un marché de Mantes-la-Jolie" dans le 78, assimilé à l'Arabie saoudite, pays où la charia est appliquée :

Avez-vous déjà fait un tour sur un marché à Mantes-la-Jolie ? C'est l'Arabie saoudite ! Une femme non voilée s'y sent mal à l'aise. J'ai été l'un des premiers au PS à défendre, avec Manuel Valls, l'interdiction de la burka. À l'époque, nos camarades socialistes nous traitaient d'"intégristes laïques"...

Philippe Esnol conclut son interview en qualifiant de "faute politique" les déclarations de François Hollande sur les musulmans comme "premières victimes du fanatisme" : "C'est un aveuglement qui profitera au Front national" affirme-t-il. 

Vendredi 16 janvier, en fin d'après-midi, le maire UMP de Mantes-la-Jolie, Michel Vialay, a tenu à dénoncer les mots de Philippe Esnol. Au Lab, le premier édile commence par défendre le marché "pour lequel on vient de très loin" et où il n'y a aucun signe d'insécurité. Il ajoute : 

Je ne suis jamais allé en Arabie saoudite mais je suis sûr d'une chose : il [Philippe Esnol] n'est jamais venu au marché du Val Fourré. J'ai trouvé ça assez pitoyable. Ce n'est pas digne d'un homme politique de jeter de l'huile sur le feu. 

[EDIT 19h27] Ajout déclaration de Michel Vialay

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