"Ce n’est pas que la misère. Les questions sociales n’expliquent pas les meurtres", "On ne peut plus laisser les prisons devenir les pouponnières des djihadistes", "Schengen, la crise, l’immigration compliquent ce problème". Marine Le Pen ? Nicolas Sarkozy ? Non, l’auteur de ces assertions musclées n’est autre que Malek Boutih, interrogé ce mardi 13 janvier par LePoint.fr et les journalistes de l'émission #DirectPolitique (Linternaute.com, 20 Minutes, Ouest-France).
Dans deux interviews consacrées aux attentats de la semaine dernière, que ne renieraient pas la patronne du FN ou le président de l’UMP, le député PS pourfend ce qu’il désigne comme les racines du fondamentalisme islamique : le laxisme d’une République qui n’assume plus ses valeurs et la complaisance coupable de certains élus locaux vis-à-vis de l’islam radical.
C’est sur ce terreau déserté par l’Etat que se développe "l'islamonazisme", selon l'expression réaffirmée de Malek Boutih. Morceaux choisis, dans l'entretien au Point.fr :
Quand, dans certaines municipalités, on propose des horaires aménagés pour les femmes à la piscine, c'est déjà un problème. Ça n'est plus acceptable. Quand les parents refusent que leur fille porte un short pour aller au cours de gym, c'est un problème. Un débat politique majeur va s'ouvrir sur toutes ces questions.
Les élus locaux corrompus ont pactisé avec les voyous, les salafistes et les communautés pour avoir la paix.
Un réquisitoire qui concerne aussi son parti, à écouter l’ancien leader de SOS Racisme, jamais avare d’autocritiques au PS :
C'est vrai dans les villes de gauche comme dans les villes de droite ou dans les villes UDI qui pactisent avec les dieudonnistes comme en Ile-de-France. Cette affaire traverse tous les partis. Je ne vais pas être gentil au PS. Il faut que chacun nettoie devant sa porte.
Sur #DirectPolitique, l’invité remonte même à l’affaire du voile de Creil, en 1989, quand le PS avait tergiversé face au refus de lycéennes de se découvrir la tête en cours :
Nous aurions dû être dans le camp de ceux qui étaient implacables.
Alors que faire ? Pour Malek Boutih, la priorité consiste à "libérer la parole sur tous les sujets". Mais plus concrètement, le député formule une proposition qui devrait décidément ne pas lui faire que des amis parmi les édiles locaux :
Moi, je suis pour la mise sous tutelle d’un certain nombre de zones, par une gestion directe de l’Etat. Sans qu’il y ait de possibilité d’influence locale sur les politiques publiques.