Pour Clémentine Autain, si "la gauche peut mourir", c'est Manuel Valls "qui tient le fusil"

Publié à 10h25, le 07 octobre 2014 , Modifié à 10h53, le 07 octobre 2014

Pour Clémentine Autain, si "la gauche peut mourir", c'est Manuel Valls "qui tient le fusil"
Clémentine Autain © Xavier de Torres/Maxppp

POSE TON GUN – Où l'on reparle du Bourget, de "mon ennemi c'est la finance" et de "my government is pro-business". Clémentine Autain avait apprécié les envolées de François Hollande lors de la campagne présidentielle. Elle n'a que peu goûté les déclarations d'amour en français, allemand et anglais de Manuel Valls devenu Premier ministre.

Invitée de France Inter ce mardi 7 octobre, l'ancienne porte-parole du candidat Front de gauche à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon dénonce les mots du chef du gouvernement devant les banquiers et hommes d'affaires de la City.

Je suis consternée. […] Manuel Valls n'est pas, contrairement à ce qu'il dit, un socialiste moderne, il est en réalité un homme de droite traditionnel. Il a dit, vous vous souvenez, 'la gauche peut mourir'. Je crois qu'il en sait quelque chose parce que c'est lui qui tient le fusil.

Un vieux fusil qui plus est, sous-entend l'ancienne conseillère de Paris en décrivant un Manuel Valls rétrograde. "Il a épousé les normes du marché, il est dans cette Vème République qui est à bout de souffle. Il est aussi productiviste au moment où nous mangeons une planète et demi chaque année…" commente-t-elle.

Clémentine Autain se défend pour autant d'être à l'inverse "anti business". Elle le rappelle en soulignant qu'elle est elle-même gérante d'une entreprise. Elle poursuit :

La question n'est pas de savoir si on aime ou non les entreprises, c'est qu'il le dit dans un haut lieu de la finance [la City de Londres, ndlr]. Ce n'est pas qu'il aime les entreprises, c'est qu'il aime donner des moyens publics pour le développement des marchés financiers. […] Voilà cette gauche, c'est une gauche qui a tourné le dos aux valeurs historiques que sont l'égalité, le partage des richesses.

Lundi 6 octobre, à Londres, Manuel Valls a redit son amour de l'entreprise. Fin septembre, à Berlin, il l'avait déclaré dans la langue de Goethe cette fois. "Ich mag die Unternehmen", avait-il dit devant le patronat allemand.

En juin, le Premier ministre avait affirmé que la faiblesse actuelle de la gauche pouvait la mener à sa perte

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