"Les ennemis de mes ennemis sont mes amis." Julien Aubert le dit tout net : les frondeurs du PS sont ses "amis". Mais des amis encombrants. Dans une tribune publiée par L’Opinion dimanche 28 décembre et intitulée Ali Baba et les quarante frondeurs , le député UMP du Vaucluse analyse, de son point de vue de parlementaire de l’opposition, comment les "frondeurs" du PS le mettent dans l’embarras. "Pour un homme de l’opposition, la Fronde est à la fois une bénédiction et une épine dans le pied", reconnaît d’emblée celui qui s’est fait remarquer par des polémiques sémantiques de genre dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale.
"Une bénédiction car le jeu des votes partisans reprend tout son sel à partir du moment où quelques voix, en faisant défaut, risquent de permettre le rejet d’un texte", poursuit l’élu UMP qui définit ensuite à sa manière son rôle d’opposant à l’Assemblée nationale. Il écrit :
"Faire "tomber" le gouvernement, c’est le rêve ultime de tout parlementaire d’opposition qui se respecte. Le frondeur est donc un allié objectif : les ennemis de mes ennemis sont mes amis.
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Cependant, il nuance son propos et ajoute aussitôt que cette sédition au sein des socialistes est "aussi une épine dans le pied". Il constate ainsi que les débats budgétaires se sont cristallisés entre socialistes et non entre majorité et opposition. Ce qui, explique-t-il, l’installe lui, ainsi que le reste des députés UMP et UDI, dans "une bien singulière position". Et de développer ce paradoxe :
"J’ai le souvenir de quelques textes budgétaires où la majorité socialiste s’est déchirée à belles dents, appliquant à elle-même afin de resserrer les rangs ses méthodes éprouvées de coercition parlementaire (généralement destinées à empêcher l’opposition de menacer le texte en suspendant les séances à propos et en délayant les débats de manière à appeler en renfort des députés socialistes en vadrouille).
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Dès lors, Julien Aubert, énarque et soutien de Bruno Le Maire dans la campagne pour la présidence de l’UMP, s’interroge. "Comment s’opposer à deux majorités ?" écrit-il perplexe :
"Faut-il voter avec les frondeurs contre le gouvernement (ce qui signifie accréditer un discours gauchisant assez peu compatible avec les objectifs de l’UMP) ou bien soutenir le gouvernement contre les frondeurs de manière à les mettre dans l’embarras (ce qui n’est pas le rôle d’une opposition parlementaire…) ?
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BONUS TRACK : Hollande s’est "macronisé"
En rentrant dans le débat interne au PS sur l’héritage du discours du Bourget, dont les frondeurs se veulent les garants, Julien Aubert affirme que les frondeurs du PS sont "les gardiens testamentaires du programme initial du candidat "normal", de la gauche". A l’inverse, il souligne le tournant social-démocrate de François Hollande, influencé selon lui par la ligne portée désormais par le ministre de l’Economie Emmanuel Macron.
"Leur Président s’est en effet "macronisé" et prône une politique à 180° par rapport à la feuille de route de départ.
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