Il n'y a plus de jeunes pour représenter Force Vie aux européennes. Les têtes de liste annoncées par Christine Boutin le 20 février ont pas mal bougé depuis cette conférence de presse, sans que son mouvement n'en fasse la publicité. Début avril, le mouvement créé sur les bases de la contestation des anti-mariage pour tous, et rassemblant des personnalités comme des membres de la Manif pour Tous ou un ancien vice-président du Front national, a perdu ses deux jeunes : Samuel Lafont et Jean Roucher.
A 26 ans, Samuel Lafont s'était fait connaitre comme militant très impliqué dans la lutte contre le mariage gay et devait mener la liste dans le Sud-Est. Jean Roucher, 22 ans, était quant à lui présenté comme un pur produit de la Manif pour tous et devait officier dans le Centre. Le 22 mars, il se vantait encore d'être "le plus jeune candidat aux européennes". Christine Boutin se réjouissait à l'époque de cette "relève assurée" :
Le réveil des consciences de toute une jeunesse autour de la protection des plus fragiles – qu’il soit embryon, sans maison ou en prison – est l’aboutissement et la justification de toute ma carrière politique.
Les deux ont pourtant depuis été respectivement remplacés par Jean-Marie Mure-Ravaud, 54 ans, et Gilles Georgette, 64 ans. Début avril, Jean Roucher a publié un court communiqué assurant que son renoncement n'était pas "militant" et se disait "en incapacité matérielle et financière de mener [sa] sa campagne". Samuel Lafont est quant à lui resté muet [et n'a pas encore répondu à nos sollicitations]. Plus étonnant, les deux jeunes hommes se sont entièrement retirés des leurs listes respectives, disparaissant ainsi de la campagne.
Du côté de Force Vie, on explique au Lab que Samuel Lafont et Jean Roucher ont abandonné faute de moyens financiers :
Il leur fallait environ 150.000 euros chacun pour faire campagne. Les banques ont refusé de leur faire un prêt et notre mouvement n'a pas les moyens de les aider à ce point.
Un montant de 150.000 euros par liste confirmé au Lab par un autre mouvement, celui de Corinne Lepage, lui aussi à ranger dans la case des "petits partis" et en proie à des difficultés financières pour mener campagne. Europe citoyenne estime ainsi "entre 130.000 et 150.000 euros" le coût par tête de liste, selon la taille des circonscriptions. Cette somme concerne seulement les "dépenses de propagande" : affiches, bulletins et professions de foi. A cela s'ajoute encore une série de dépenses pour les meetings, les déplacements, les tracts ou encore l'organisation de conférences de presse.
Un parcours du combattant pour Europe citoyenne qui, contrairement à Force Vie, a préféré renoncer à deux circonscriptions - et se présenter dans six - "pour que les candidats n'aient pas à s'endetter au niveau personnel". Les frais de campagne peuvent être remboursés aux partis qui ont obtenu au moins 3% des suffrages exprimés.
[Edit 18h45] ajout des informations concernant le mouvement de Corinne Lepage.