Xavier Bertrand a de la sympathie pour le nouveau ministre de l’Économie Emmanuel Macron, et pas seulement parce que l’ancien banquier d’affaires est attaqué par une partie de la gauche. Invité de i>Télé ce jeudi 28 août, le député UMP a reconnu certains points commun entre lui et le néo-patron de Bercy, à commencer par leur parcours :
Ce qui est choquant, c’est la gourmandise avec laquelle tous les responsables politiques de gauche se jettent sur monsieur Macron parce qu’il ne vient pas du sérail politique.
Pour Xavier Bertrand, ces attaques s’apparentent "d’une certaine façon" à un bizutage. Car, pour l'ancien ministre du Travail, en plaidant pour des "dérogations aux règles du temps de travail et de rémunérations", Emmanuel Macron n'a fait que "dire ce qu'est la loi aujourd'hui", la loi que Xavier Bertrand a fait voter en 2008 et qui "dit que l'on peut aller jusqu'à 48 heures par semaine" en cas d'accord d'entreprise.
Si critiques il y a, ce serait donc avant tout parce qu'Emmanuel Macron est un ancien banquier d'affaires :
La classe politique n'aime pas ceux qui viennent de l'extérieur, n'aime pas ceux qui viennent de la société civile. Bien évidemment il y a de très nombreux exemples où, parce qu'il n'y avait pas de parcours type, élu local, parlementaire, on est tombé sur le dos de jeunes ministres alors que je pense que, au contraire, il faudrait les aider parce que la classe politique souffre de cette forme de consanguinité où tout le monde vient du même moule, où tout le monde vient du même milieu. Il faut des gens différents.
S'il ne se compare pas à Emmanuel Macron, Xavier Bertrand a, lui-aussi, un parcours un peu atypique dans le paysage politique. Ce n'est pas comme banquier d'affaires qu'il a commencé sa carrière professionnelle mais comme agent d'assurance.
Lorsqu'il est entré au gouvernement de François Fillon en 2007, cinq ans après avoir été élu député de l'Aisne, Xavier Bertrand a été attaqué. Violemment. "Les moins méchants l'accusent d'être le 'fayot' du président ou lui reprochent d''écraser' ses secrétaires d'État. Les plus virulents le traitent carrément d''imposteur', de 'menteur' ou encore de 'p'tit gros avec une tête de vendeur d'assurances'", écrivait le Figaro en 2008 à propos des adversaires de Bertrand.
Comparativement, les attaques contre Emmanuel Macron paraissent douces.
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