GAME OVER - Il a tenté de faire bonne figure jusque là, sans toutefois convaincre grand monde, démentant officiellement ses déclarations pessimistes faites en privé. Mais désormais, il ne fait même plus semblant. François Baroin, chef de file des candidats LR-UDI aux législatives, ne croit pas en un quelconque résultat positif de son camp lors de ce scrutin, et le dit comme il le pense en direct à la télé.
Jeudi 15 juin sur BFMTV, alors qu'il reste donc trois jours de campagne avant le second tour de dimanche, celui qui était promis à Matignon en cas de victoire de Nicolas Sarkozy (puis de François Fillon) à la présidentielle balance, au sujet de ces législatives :
"Ah ça va être très très difficile d'expliquer que c'est un succès pour nous hein, très très difficile. C'est un échec.
"
Voilà qui ne devrait pas réconforter les candidats LR-UDI encore en course...
Il faut dire que cette élection va vraisemblablement consacrer une très large majorité pour le parti d'Emmanuel Macron, alors que Les Républicains étaient promis à une double victoire présidentielle-législatives il n'y a pas si longtemps que cela. Aujourd'hui, c'est entre 80 et 130 députés que la droite et le centre peuvent espérer obtenir dimanche 18 juin, au soir du second tour des législatives. Un très net recul par rapport à leur représentation actuelle à l'Assemblée, où l'on compte 199 députés LR et 27 UDI.
Entre temps, il y a évidement eu l'affaire Fillon et la réussite insolente d'Emmanuel Macron. François Baroin y voit la double cause de cet échec annoncé :
"On va enchaîner des défaites. Y'a six mois, on avait 400 à 450 députés [potentiellement élus, ndlr], donc il s'est bien passé quelque chose. Il faudra évidemment tout reconstruire, tout imaginer. Il faut pas non plus nier les qualités d'Emmanuel Macron qui a conquis sa victoire. Donc voilà, il faut mettre tout ça ne perspective.
"
Et de confier son objectif minimaliste pour le second tour :
"Moi ce que je souhaite là, d'ici ces trois jours, c'est vraiment que les électeurs de droite se disent... Ceux qui se disaient 'il faut laisser sa chance à Emmanuel Macron', doivent pourvoir se dire 'maintenant, il faut rééquilibrer un peu, tout ce que l'on peut faire'. Et ceux qui ne se sont pas déplacés [au premier tour] par une abstention au fond complaisante à l'égard des candidats En Marche !, en ne se mobilisant pas pour nos candidats, doivent pouvoir se dire 'maintenant, il faut quand même qu'on ait des représentants pour faire valoir nos convictions, nos valeurs et puis nos projets'.
"
Pas sûr toutefois qu'annoncer la défaite avant la fin de la partie soit la meilleure des manières de remobiliser son électorat...
À LIRE SUR LE LAB :