Affaire Ferrand : Gilbert Collard souhaite l'ouverture d'une enquête interne à l'AFP

Publié à 07h18, le 26 juin 2017 , Modifié à 07h33, le 26 juin 2017

Affaire Ferrand : Gilbert Collard souhaite l'ouverture d'une enquête interne à l'AFP
Gilbert Collard © AFP

Gilbert Collard a beau ne pas être encarté au Front national, il possède les principales caractéristiques d'un élu frontiste classique et notamment une aversion certaine pour l'Agence France Presse. Alors forcément, quand cette agence est accusée, en interne, d'avoir tenté d'étouffer l'affaire Richard Ferrand , le député du Gard ne rate pas l'occasion et profite de son statut d'élu pour attaquer l'AFP.

Dimanche 25 juin, Gilbert Collard a ainsi adressé une question écrite au gouvernement, et plus précisément au Premier ministre Édouard Philippe. Il écrit :

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L'AFP est à la fois la voix de la France dans le monde et la source d’information de tous les médias français. Dans ces conditions, il est assez inadmissible que la direction de l'AFP ait bloqué une information très sensible concernant la gestion nauséabonde d’une mutuelle par un membre éminent de la majorité présidentielle.

 

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Et Gilbert Collard de demander au chef du gouvernement si "une enquête interne sera diligentée à l’AFP", afin, suggère-t-il, de "sanctionner certaines postures politiciennes" et "refondre le statut garantissant à l’AFP une plus grande indépendance".

On notera que Gilbert Collard, avocat de son état, s'intéresse peu à la notion de preuves et reprend à son compte les attaques du syndicat SNJ-CGT de l'entreprise. Ce dernier accuse la direction de l'AFP d’avoir "étouffé des informations gênantes pour le nouveau pouvoir". "Des journalistes de l’Agence étaient en effet en possession des informations, mais la rédaction en chef France n’a pas jugé le sujet digne d’intérêt", peut-on lire dans un communiqué publié jeudi 22 juin . La direction de l'AFP a réagi vendredi. "Le prétendu retard pris sur l’affaire Ferrand n’est en rien lié à la fonction ministérielle de la personne mise en cause. N’en déplaise aux amateurs de complot, le pouvoir n’intervient aucunement dans la production de l’information de l’AFP. Dussent les pressions politiques exister, nous n’y céderions pas. Et nous n’y céderons jamais", assure Michèle Léridon , directrice de l'information de l'AFP.

Il s'agit de l'énième épisode de l'opposition entre l'AFP et le FN, dont l'intensité a culminé durant la campagne présidentielle. Florian Philippot, qui malgré ses multiples passages télé nourrit une aversion certaine pour les médias, avait estimé, en février dernier, que l'agence de presse était "en guerre" contre son parti. "David Rachline a parlé de malhonnêteté de l'AFP. Je crois qu'il a raison. L'AFP est en guerre face à l'anti-système que nous sommes", avait-il déclaré.

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