La droite contre la "droite droite" : c'est la posture que veut incarner Alain Juppé face à François Fillon (si besoin en recyclant des gimmicks de gauche). Largement devancé au premier tour de la primaire, le maire de Bordeaux entame une campagne finale tous azimuts contre le député de Paris.
Sur Europe 1 mardi 22 novembre, l'ancien Premier ministre de Jacques Chirac développe à nouveau son plus récent angle d'attaque en rappelant que Nicolas Sarkozy a rallié François Fillon. Il dit :
"Ce tandem qui se reconstitue montre bien la ligne de François Fillon vers la droite droite.
"
Lui serait donc, par opposition, la droite tout court. Il pointe encore le programme "trop dur", "excessif", "irréaliste" de son adversaire, notamment sur la suppression de 500.000 postes de fonctionnaires en cinq ans, agitant le risque de "blocages" à venir s'il devait être appliqué (plutôt savoureux de la part de l'homme des grèves de 1995) :
"François Fillon a dit pendant la campagne d'avant le premier tour que mon projet était trop mou, eh bien je dis aujourd'hui que son projet est trop dur et qu'il amènera la société française dans des situations très difficiles.
Ce programme est trop dur, il n'est pas réaliste et il provoquera des blocages dans la société française. [...] [Il contient des] mesures excessives et irréalistes. Mon programme est réaliste et crédible alors que celui de François Fillon va trop loin sur un certain nombre de points qui, je le répète, feront que ça ne se fera pas. Ça ne se fera pas, ça ne se fera pas.
"
Le risque étant évidemment pour lui de réouvrir ainsi la brèche de "l'alternance molle" voire *de gauche* que dénoncent ses adversaires.
À LIRE SUR LE LAB :
> Les éléments de langage du camp Juppé contre Fillon : "le flou, c’est maintenant"