Comme quoi, les deux gauches "irréconciliables" peuvent être d’accord. Et ce sera peut-être la première fois du quinquennat Hollande que le frondeur Christian Paul est sur la même longueur d’ondes que Manuel Valls.
Invité de France Inter ce lundi 24 avril, au lendemain du naufrage de Benoît Hamon au premier tour de l’élection présidentielle et de la qualification pour le second tour d’Emmanuel Macron et Marine Le Pen, Manuel Valls a acté "la fin d’un cycle" au Parti socialiste, sans pour autant prononcer sa mort :
"Incontestablement, c’est la fin d’un cycle, la fin d’une histoire, nous le répétons depuis des années. Je fais attention aux mots mais c’est la fin d’une histoire.
"
Et le perdant de la primaire de la Belle Alliance populaire rallié à Emmanuel Macron, et non à Benoît Hamon, de poursuivre :
"Nous sommes dans une phase de décomposition, j’aimerais qu’on soit dans une phase de reconstruction. C’est la fin d’une histoire. Depuis le référendum sur Maastricht en 1992, nous n’avons pas tiré les leçons. Nous n’avons pas fait le travail idéologique, politique, sur ce que devait être la gauche et nous l’avons payé parce que nous avons laissé les divisions se faire en notre sein.
"
"Ceux qui ne partagent pas les mêmes idées, ceux qui ne sont pas d'accord sur l'Europe, l'économie, l'entreprise peuvent-ils encore être dans la même famille politique ? Personnellement, je ne le crois pas. Doit venir le temps enfin de la clarification", a insisté l'ancien Premier ministre de Manuel Valls.
Dans le camp Hamon, on pense donc la même chose. Ainsi l’ex-frondeur Christian Paul estime-t-il que "le schisme est inévitable" au Parti socialiste entre les tenants d’une ligne plus à gauche dans le sillage de la campagne de Benoît Hamon et les partisans d’un rapprochement avec En Marche d’Emmanuel Macron.