Attaque de Las Vegas : Gérard Collomb met en doute la revendication de l'État islamique

Publié à 09h18, le 03 octobre 2017 , Modifié à 10h11, le 03 octobre 2017

Attaque de Las Vegas : Gérard Collomb met en doute la revendication de l'État islamique
Gérard Collomb le 3 octobre 2017 © Montage le Lab via France Inter

L’Etat islamique a revendiqué l’attaque de Las Vegas, qui a fait au moins 59 morts et des centaines de blessés dimanche 1er octobre, mais le FBI met en doute cette revendication. L’agence américaine a ainsi déclaré n'avoir établi "aucun lien à ce stade avec un groupe terroriste international". Dans son allocution télévisée, le président américain Donald Trump a de son côté dénoncé "le mal absolu" après cette fusillade meurtrière mais en ne mentionnant jamais le groupe Etat islamique. Et sans évoquer "l'islamisme" tout court.

Sur France Inter mardi 3 octobre, le ministre de l'Intérieur français Gérard Collomb fait lui aussi part de ses gros doutes quant à ce genre de revendications de la part de l'organisation terroriste qui, selon lui, seraient de simples coups de com'. Alors qu'on lui demande si "les revendications de Daech peuvent être farfelues", il approuve :

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On n'a pas d'informations encore, j'en aurai sans doute dans les heures qui viennent. Si vous voulez, oui aujourd'hui, Daech a tendance à revendiquer tous les attentats, parce qu'évidemment, ils se sont réduits militairement et donc il faut qu'ils continuent à avoir une affirmation dans l'espace médiatique international, et donc pour eux, tout est bon à revendiquer.

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Quant à l'attaque de Marseille (deux jeunes femmes tuées par un assaillant armé d'un couteau, à la gare Saint-Charles de Marseille, dimanche), également revendiquée par Daech, le premier flic de France est plus prudent :

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Pour Marseille, c'est l'enquête qui va le dire. [...] [L'auteur] peut être en relation avec Daech ; il peut aussi, demain, avoir décidé d'agir seul et donc s'être radicalisé sur le net. [...] Si le procureur de Paris chargé de l'antiterrorisme a pris l'affaire en main, c'est parce qu'il pense qu'il y a un certain nombre d'indices qui mènent à l'attentat terroriste, mais on ne peut pas dire aujourd'hui qu'on a 100% de certitudes que cela ait été fait avec Daech directement.

 

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Sur CNEWS, le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner s'est lui aussi montré dubitatif : 

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Je n'ai pas à qualifier si c'est Daech ou pas, j'ai le sentiment que ça n'est pas le cas et je fais confiance aux autorités américaines pour le déterminer. Mais on voit l'opportunisme de Daech, qui aujourd'hui fait de chaque mort son propre fond de commerce.

 

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Jusqu'à récemment, il était assez largement admis que l'organisation État islamique ne revendiquait que les actions véritablement menées en son nom ou directement inspirées par elle. Mais cela est peut-être en train de changer. Au mois de juin, Daech avait revendiqué une fusillade dans un casino de Manille aux Philippines, (37 morts), avant que les autorités locales n'assurent que cette attaque était le fait d'un homme seul, criblé de dettes de jeu et non un terroriste.

Revenant sur cette période où les revendications de l'État islamique faisaient peu de doutes, Gérard Collomb estime :

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C'était l'époque où ils avaient un semblant d'État et donc où ils avaient des communications qui étaient bien menées. D'ailleurs, les attentats étaient très souvent organisés à partir du sol irako-syrien. Ce n'est plus le cas aujourd'hui, on voit bien qu'ils incitent à une sorte de terrorisme qu'on pourrait dire low-cost : 'Vous prenez votre couteau de cuisine, vous descendez dans la rue et vous descendez un chrétien, un juif, etc., etc. et ce sera revendiqué au nom de Daech'.

 

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