Un attentat revendiqué par l'État islamique a fait 13 morts et plus de 100 blessés à Barcelone, jeudi 17 août. Un homme au volant d'une fourgonnette a foncé dans la foule sur les Ramblas. Quelques heures plus tard, six civils et un policier blessés dans un attentat déjoué à 120 km de là, dans la station balnéaire de Cambrils (Catalogne). En France, la classe politique a rapidement exprimé son horreur et son soutien unanime à l'Espagne et l'Europe dans la lutte contre le terrorisme. Mais comme d'habitude désormais, un certain nombre d'élus se sont aussi livrés à un petit concours officieux de la réaction la plus borderline.
La plus *spectaculaire* d'entre elles est sans nul doute celle de Thomas Zlowodzki, conseiller municipal de Sainte-Geneviève-des-Bois (Essonne) et membre de Sens commun, émanation politique de La Manif pour Tous liée à LR et très proche de François Fillon. Sans un mot pour les victimes, cet élu a préféré... intimer l'ordre aux Français "d'assumer" la responsabilité de l'événement, puisqu'ils n'ont pas voté pour le candidat de la droite à la présidentielle.
Français, vous pouviez agir contre le totalitarisme islamique en votant François Fillon, et ne l'avez pas fait. Assumez #Barcelone. pic.twitter.com/lM4BEs0XOY
— Thomas Zlowodzki (@Zlowodzki) 17 août 2017
Rapidement cible de messages indignés et/ou d'insulte, Thomas Zlowodzki s'est ensuite défendu via plusieurs tweets, expliquant notamment : "Il y a des mesures contre le fondamentalisme que François Fillon proposait, et qui n'ont pas été prises par Macron. Si elles avaient été prises, le risque d'attentat aurait baissé."
Ce vendredi matin, c'est Jean Messiha, coordinateur du programme de Marine Le Pen durant la présidentielle, qui y va de son message similaire :
Quand va-t-on enfin mettre en œuvre ce que @MLP_officiel prévoyait dans son projet en matière de lutte contre l'islamisme et le terrorisme ?
— Jean MESSIHA (@JeanMessiha) 18 août 2017
On notera aussi le joli sens des priorités de Nicolas Dupont-Aignan, l'ancien candidat à la présidentielle mettant la polémique politico-française avant la compassion pour les victimes :
Quand deux heures après la traditionnelle petite récupération politique des familles, tu te dis "ah oui, merde, compatir, c'est vrai". pic.twitter.com/PlX0Jktswk
— Padre_Pio (@Padre_Pio) 17 août 2017
Du côté du Front national, plusieurs élus s'en sont pris... au message de solidarité publié par la maire (PS) de Paris Anne Hidalgo, jugé "tiède" ou pas à la hauteur de l'enjeu. Jordan Bardella, responsable du parti d'extrême droite en Seine-Saint-Denis et conseiller régional d'Île-de-France, y a carrément vu la raison pour laquelle "les tueries continuent" :
Si vous vous demandez pourquoi les tueries continuent, la réponse est ici. https://t.co/MhBXwd7I58
— Jordan Bardella (@J_Bardella) 17 août 2017
On peut aussi mentionner la députée LREM de l'Eure Séverine Gipson (suppléante du ministre Bruno Le Maire) qui, peu après 18 heures jeudi et alors qu'absolument aucune information fiable ou confirmée n'était disponible, mentionnait déjà la "barbarie islamiste". Daech n'a revendiqué l'attentat, via son canal de propagande, qu'après 21h30. Si ce commentaire est donc validé après coup, cela n'enlève rien au fait qu'il ne se basait sur rien d'avéré au moment où il a été publié.
Face à la barbarie islamiste qui, partout en Europe, fait couler le sang d'innocents : soyons unis, solidaires et déterminés. #Barcelonepic.twitter.com/TyERxZYSsU
— Séverine Gipson (@severine_gipson) 17 août 2017
Idem pour Marine Le Pen et ce tweet publié avant 20h jeudi :
Il ne faut JAMAIS s'habituer à vivre avec le terrorisme islamiste. Tout mon soutien aux Barcelonais et au peuple espagnol. #Barcelone MLP
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) 17 août 2017