Au référendum du PS sur l’unité de la gauche répond un contre-référendum sur la nécessité d’une "politique à gauche"

Publié à 08h51, le 05 octobre 2015 , Modifié à 18h11, le 12 octobre 2015

Au référendum du PS sur l’unité de la gauche répond un contre-référendum sur la nécessité d’une "politique à gauche"

TROLLING – Il y aura donc, avant les élections régionales, deux référendums pour le prix d’un sur les marchés de France. Celui de Jean-Christophe Cambadélis et du PS , mais aussi celui lancé ce lundi 5 octobre par Julien Bayou, porte-parole de EELV – mais sans engager le parti – Elliot Lepers, ancien responsable de la campagne numérique d’Eva Joly, et Caroline de Haas, militante féministe. "On ne voulait pas laisser le monopole des référendums à mister Cambadélis", confie au Lab Julien Bayou.

L’objet de ce "contre-référendum", qui reprend le même visuel que celui du PS et qui se déroulera aux mêmes dates (du 16 au 18 octobre) : dire "Oui à une politique de gauche". Sous-entendu : ce que ne fait pas le gouvernement et la majorité socialiste. "Ce référendum de la gauche, organisé sur le même format que celui proposé par Jean-Christophe Cambadélis, pose une question (un peu) différente : 'Face à la droite et l’extrême droite, souhaitez-vous que le gouvernement tienne ses engagements et mène une politique de gauche ?'" interrogent les initiateurs du projet dans un communiqué envoyé ce lundi matin aux rédactions. 

Pour leur référendum, les trois trublions de la gauche ont lancé un site referendum-gauche.fr . Au "oui à l’unité de la gauche et des écologistes", derrière le Parti socialiste, ils répondent "oui à une politique de gauche". "Nous sommes effarés de voir que le Parti socialiste se lance à nouveau dans le chantage au Front National, comme si les débats à gauche faisaient plus monter le score du FN qu'un gouvernement qui tourne le dos à tous ces engagements", argumentent-ils dans la présentation de leur scrutin.

Interrogée sur ces deux initiatives, pour savoir si elle y participera, la députée EELV Cécile Duflot, invitée de France Info ce lundi, a préféré ironiser :

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Mais on peut aussi faire un référendum pour savoir si on est pour la paix et contre la guerre, oui. Oui, je suis pour la paix et contre la guerre, oui je suis pour le rassemblement mais je pense qu'il faut faire vraiment de la politique et dire très concrètement qu'est-ce qu'on fait. Est-ce qu'on donne des moyens à Météo France et à la lutte contre les inondations ? Est-ce que oui ou non on lutte contre la pollution ? Est-ce qu'on encadre les loyers ? C'est ça qui m'intéresse.

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Invité de Radio Classique, Jean-Christophe Cambadélis a quant à lui défendu son bébé, moquant cette initiative de contre-référendum. "Et si les écologistes réagissent de cette façon-là en essayant de détourner notre référendum... eux ils ne font pas un référendum, eux ils détournent pour l'image", commence le Premier secrétaire du PS, qui ajoute, fustigeant "la politicaille" :

 

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Non non, ils font rien. Ils font rien. Mais s'ils essayent de le faire, c'est parce qu'ils ont parfaitement compris que l'électorat écologiste ne comprend pas cette alliance avec Jean-Luc Mélenchon qui détourne l'écologie de ses buts et qui vise simplement à essayer de construire une alternative sur notre gauche. Ça n'a rien à voir avec les élections régionales, ça a tout à voir avec la politicaille.

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D’ores et déjà, la gauche du PS, à savoir EELV et le Front de gauche, ont déjà répliqué au patron du PS, affirmant qu’ils ne participeraient pas à son référendum sur l’unité de la gauche. Seront-ils plus emballés par le contre-référendum proposé ?

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