RÉACTIVITÉ - Dans la course pour la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, chaque seconde compte. Aussi, lorsqu'une information est susceptible d'intéresser les électeurs, il vaut mieux ne pas trop tergiverser. Marine Le Pen et Xavier Bertrand l'ont bien compris.
Ce mercredi 14 octobre, la tête de liste FN et son homologue LR ont donc tous deux réagi à l'information selon laquelle la SNCF distribuerait des billets de train gratuits aux réfugiés. Cette information a depuis été démentie par la SNCF. "On a mis en place une possible gratuité de la réservation, pour attribuer des places numérotées à ces populations afin qu'elles restent groupées et qu'on évite tout risque de conflit entre voyageurs si jamais elles allaient occuper des places réservées par d'autres", a expliqué à l'AFP Christophe Piednoël, directeur de l'information de la SNCF. "Ces personnes sont contrôlées comme les autres, doivent être munies d'un billet comme les autres, peuvent faire l'objet d'un PV comme les autres", ajoute-t-il.
Mais les deux candidats ont quand même réagi. Plutôt que de se présenter chez les juges qui l'avaient convoquée dans le cadre de l'enquête sur le financement du Front national, Marine Le Pen a écrit à Guillaume Pépy, président de la SNCF.
La présidente du FN s'insurge contre une note interne qui "appelle sous certaines conditions les responsables des gares à émettre des billets de train 'à zéro euro' pour des groupes de clandestins qui se trouveraient dans leurs gares". Elle ajoute :
"Il est irresponsable de laisser voyager en toute tranquillité des groupes entiers de personnes qui viendront s’ajouter à tous ceux qui s’entassent déjà dans des campements insalubres, livrés aux trafics et aux mafias. Vous facilitez, par cette mesure laxiste, la sale besogne des passeurs et des trafiquants de chair humaine.
Vous ne respectez pas les usagers qui paient. Tout cela dans l’espoir d’éviter quelques conflits dans les gares et de laisser d’autres que vous prendre la responsabilité de trouver des solutions.
"
Xavier Bertrand aussi y est allé de sa petite missive à destination de Guillaume Pépy. Un peu plus précautionneux que son adversaire frontiste, la tête de liste LR pour les régionales lui demande des explications. Après avoir dénoncé une situation, si elle est "vraie", "non seulement incompréhensible mais aussi inacceptable". Il précise :
"Je vous demande dans les plus brefs délais de bien vouloir apporter des explications sur cette note, et en tout état de cause, de nous dire quelle solution vous entendez mettre en place afin d'en finir avec passe-droit.
Vous comprendrez facilement les questions qu'une telle révélation suscite. Et je me fais le porte-parole de nombre de nos concitoyens qui ont réagi à cette annonce.
"
Une telle réactivité n'est pas surprenante. La situation à Calais, où de nombreux réfugiés attendent de pouvoir traverser la Manche pour gagner l'Angleterre, est régulièrement évoquée par les deux candidats FN et LR qui en ont fait un élément central de leur campagne respective.