Cambadélis s'inquiète d'une dérive "absolutiste" du pouvoir macronien en cas de majorité absolue

Publié à 21h27, le 06 juin 2017 , Modifié à 21h45, le 06 juin 2017

Cambadélis s'inquiète d'une dérive "absolutiste" du pouvoir macronien en cas de majorité absolue
© Montage Le Lab via BFMTV

DIKTATUR MACRONISSSSS - Face à la déroute (peut-être historique) qui s'annonce, droite et gauche tentent de sauver ce qui peut encore l'être à l'occasion des élections législatives. Et alors que les sondages laissent entrevoir une très large majorité pour La République en marche, avec entre 385 et 415 députés, cela commence à devenir pressant pour les deux partis de gouvernement déjà éliminés dès le premier tour de la présidentielle. À 5 jours du scrutin, Jean-Christophe Cambadélis sort donc l'artillerie lourde : voter PS, c'est sauvegarder la démocratie. Tout simplement.

Sur BFMTV en fin d'après-midi mardi 6 juin, le patron du PS ne répète pas, comme il le dit en privé, que le groupe socialiste risque de disparaître le 18 juin prochain. Non, "Camba" se montre combatif. "Les Français ne veulent pas du parti unique", dit-il pour les dissuader d'élire trop de députés LREM, reprenant au passage l'élément de langage favori de LR au sujet d'Emmanuel Macron et de son parti. "Ils sont soucieux de l'équilibre", ajoute-t-il avant de mettre en garde contre le retour de "l'absolutisme" avec une chambre peuplée de trop nombreux macronistes :

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Il faut avoir des députés qui sont constructifs [autre terme cher à une partie de la droite, ndlr], évidemment, mais en même temps qui sont vigilants et qui défendent un certain nombre de positions. Sinon, qu'est-ce qui va se passer ? Majorité absolue finit toujours dans l'absolutisme. C'est-à-dire qu'il n'y aura plus de Parlement, puisque le Parlement votera au canon et ça sera une chambre d'enregistrement. Or, le débat parlementaire est toujours nécessaire en démocratie.

 

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On voit le message.

>> À lire : Macron pronostique "plus de 400" députés LREM élus (et s'inquiète d'un possible "foutoir")

Notons simplement que, contrairement à ce qu'agite Jean-Christophe Cambadélis, "majorité absolue" à l'Assemblée n'équivaut pas à "absolutisme", sauf à considérer qu'il s'agit de la forme qu'a pris le pouvoir en France depuis les débuts de la Vème République, à de rares exceptions près. Pour l'obtenir, il faut la majorité + 1 des 577 députés, soit 289 élus. Et c'était encore le cas pour... les socialistes et François Hollande en 2012 (avec certes bien moins de 400 députés), jusqu'à ce qu'ils ne la perdent au cours de législatives partielles. Une période durant laquelle le Premier secrétaire du PS ne s'est inquiété d'aucune dérive "absolutiste".

Mais Jean-Christophe Cambadélis reprend son raisonnement et avance un autre risque pour la présidence Macron si ce dernier obtient une trop large majorité : les manifestations. Il explique :

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[Il faut] qu'il y ait quand même une opposition, qu'il y ait des propositions, qu'il y ait des inflexions, c'est ça la démocratie. Sinon, nous connaissons ce qui se passe avec des majorités pléthoriques, il se passe la chose suivante : le pouvoir est vertical, et à un moment donné, comme le pouvoir est vertical et qu'il n'y a pas de débat à l'Assemblée nationale, ça se passe où ? Dans la rue.

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Pour résumer, il faut donc voter socialiste les 11 et 18 juin car cela permettra d'éviter 1) la dictature et 2) les mouvements sociaux. Vaste programme.

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