Incidents à Paris, Nantes et Rennes ; échauffourées en marge des manifestations contre la loi Travail ; une voiture de police incendiée à Paris ce mercredi 18 mai lors d'un rassemblement contre les violences policières interdit par la préfecture... "On assiste à une véritable chasse aux policiers. Bilan : des centaines de vitrines, des blessés parmi les forces de l’ordre, un véritable état insurrectionnel dans certaines villes de France", a fustigé ce mercredi le député LR Bernard Debré lors des questions au gouvernement, accusant l’exécutif de "faiblesse" face aux casseurs.
Une critique récurrente à droite qui n’a pas, mais alors pas du tout, plu à Bernard Cazeneuve. Le très flegmatique ministre de l’Intérieur est alors sorti de ses gonds pour répondre à Bernard Debré en particulier, et à la droite et l’extrême droite en général. Son argument massue : c’était pareil sous Chirac quand Nicolas Sarkozy était place Beauvau.
En réponse au député de Paris, dans un hémicycle sous tension, le premier flic de France a ainsi renvoyé la droite aux dégâts occasionnés par les casseurs lors du CPE en 2006 ou pendant les émeutes urbaines de 2005. Il dit :
"Vous êtes au courant de ce qu’est, dans le temps long, l’histoire des manifestations. Et les casseurs ne sont pas nés avec les manifestations récentes. J’ai fait faire un petit bilan précis des dégâts occasionnés par les casseurs à l’occasion, par exemple, du CPE. Il y a eu énormément de casse. J’ai un bilan extrêmement précis de ce qu’a été l’action des casseurs pendant les trois semaines d’émeutes urbaines de 2005. A l’occasion desquelles il y avait un ministre de l’Intérieur qui semble inspirer vos questions.
"
Et d’ajouter qu’à l’époque, la droite ne "théorisait pas la chienlit ou la faiblesse du président de la République" d’alors, en l’occurrence Jacques Chirac, sans pour autant révéler les chiffres recueillis par son "bilan extrêmement précis". Bernard Cazeneuve, après avoir rappelé que 1.300 personnes avaient été interpellées récemment et que 819 d’entre elles avaient fini en garde-à-vue, a conclu sa tirade en accusant l’opposition et "ceux qui expliquent que face aux casseurs, il n’y a ni fermeté ni interpellations", de mentir aux Français. Et tout le monde sait que le mensonge est un vilain défaut.