Comment Marine Le Pen veut faire croire que la fronde anti-Black M à Verdun se limite au FN

Publié à 15h09, le 18 mai 2016 , Modifié à 16h15, le 18 mai 2016

Comment Marine Le Pen veut faire croire que la fronde anti-Black M à Verdun se limite au FN
Marine Le Pen © PASCAL GUYOT / AFP

INTOX - La (dé)programmation du chanteur Black M pour les commémorations de la bataille de Verdun n'en finit plus de faire des vagues. L'annulation du concert , annoncée vendredi 13 mai, n'a pourtant pas clos le débat, bien au contraire. 

Mardi, lors d'un échange Facebook avec des internautes , Marine Le Pen a, elle-aussi,  évoqué le sujet, se disant "scandalisée" par "un choix profondément indécent". La présidente du FN est, comme d'autres avant elle, revenue sur certaines paroles du chanteur. "Tout cela transpire la haine de la France", a-t-elle estimé avant de saluer la mobilisation de son camp. Elle a dit :

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Le Front national a été le seul mouvement à s'élever contre ce scandale, le seul mouvement politique. Les Républicains, en tout cas par la voix de monsieur Apparu ont plutôt soutenu cette programmation. Et je ne parle pas du comportement scandaleux de certains ministres qui sont tombés dans les arguments plus excessifs et plus stupides les uns que les autres pour défendre cette programmation. Mais il y a aussi les anciens combattants qui se sont soulevés.

 

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Marine Le Pen considère donc que le Front national est le "seul mouvement politique" à s'être opposé à la venue de Black M à Verdun. La preuve : dimanche 15 mai, lors du Grand Rendez-Vous Europe1 / iTÉLÉ / Le Monde , Benoist Apparu a estimé que le concert n'aurait pas dû être annulé même si, avouait-il, ce choix n'était "peut-être pas la symbolique qui représente le mieux décalage avec la symbolique des commémorations". "On ne revient pas en arrière sous prétexte qu’il y a X personnes qui contestent", avait ajouté ce proche d'Alain Juppé.

Mais, contrairement à ce qu'affirme Marine Le Pen, la voix de Benoist Apparu ne saurait résumer à elle-seule la pensée de Les Républicains. Avant même que le concert ne soit officiellement annulé, les députés Valérie Boyer et Éric Ciotti étaient montés au créneau. La première avait relayé le hashtag #VerdunSansBlackM, estimant que "ce n'est pas parce que le FN réagit" que son camp doit s'interdire de le faire.

Le second avait quant à lui appeler à ne pas "désacraliser pas le souvenir de 'Verdun'".

Après l'annulation du concert, trois autres députés LR, Hervé Mariton, Lionnel Luca et Vincent Ledoux, ont demandé la démission de Jean-Marc Todeschini . Le secrétaire d'État aux Anciens combattants avait estimé que cette annulation du fait des pressions d'une partie de la droite et de l'extrême droite était "un premier pas vers le fascisme".

Mardi 17 mai, sur Europe 1 , François Hollande a déclaré que si la mairie voulait finalement maintenir le concert de Black M à Verdun, l'État fera le nécessaire pour garantir la sécurité.

Le même jour, à l'Assemblée nationale, Hervé Mariton a interpellé la ministre de la Culture Audrey Azoulay sur ce sujet.  "Vous manquez de respect, madame Azoulay, à mon grand-père, croix de guerre, médaillé militaire, tirailleur algérien, qui n’aurait pas imaginé que vous acceptiez qu’on le traite de youpin", a lancé le député LR de la Drôme avant de se faire rabrouer par Manuel Valls, visiblement très irrité .

Mercredi, Nadine Morano a expliqué, sur France 2, qu'elle organiserait "pour la première fois de [sa] vie une manifestation" si jamais le concert du chanteur à Verdun venait à être reprogrammé. Sur RTL , Valérie Pécresse a de son côté estimé que l'"on aurait dû appeler Black M à chanter la Marseillaise à Verdun en hommage aux soldats morts, et aussi peut-être en mémoire de son grand-père tirailleur sénégalais. Cela aurait été un très beau geste d'union nationale". 

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