Ce député LR Constructif qui trouve "curieux" de ne pas être menacé d’exclusion

Publié à 10h35, le 11 juillet 2017 , Modifié à 10h43, le 11 juillet 2017

Ce député LR Constructif qui trouve "curieux" de ne pas être menacé d’exclusion
Pierre Morel-à-l'Huissier © Capture d'écran LCP.

Ce mardi 11 juillet est-il le jour où Les Républicains vont officiellement exploser ? Car le bureau politique de LR se réunit en fin de journée pour décider de l’exclusion ou non de ses membres entrés au gouvernement ou Constructifs à l'Assemblée. Sont particulièrement visés les ministres Edouard Philippe, Bruno Le Maire, Gérald Darmanin et Sébastien Lecornu mais aussi Thierry Solère et Franck Riester du côté du Palais Bourbon.

Pierre Morel-à-L’Huissier, réélu député de Lozère, a quant à lui intégré le groupe regroupant les LR dissidents et l’UDI sous l’appellation des Constructifs. Mais il n’est, pour l’instant, pas visé par ces menaces d’exclusion de son parti. Ce qu’il trouve bien bizarre. Invité de LCP ce mardi, il s’étonne, lâchant un petit point Godwin sorti de derrière les fagots au passage :

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Je ne suis pas concerné, je trouve ça curieux. J’ai eu un candidat En marche face à moi, j’ai gagné. On trie. Ça me fait penser à des heures sombres de la France. Un parti politique ne doit pas s’amuser à ce genre d’opérations. Quant aux sanctions d’un parti politique, quelle importance.

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"La méthode est la mauvaise", poursuit-il, fustigeant les guerres internes qui font rage rue de Vaugirard et pourraient accélérer le grand schisme de la droite. "Des mesures d’exclusion selon des procédures arbitraires et rapides, c’est juste pas possible", dénonce encore le député qui justifie ces désertions vers un groupe dissident par la permanence de Bernard Accoyer à la tête du parti ou de Christian Jacob à la tête du groupe parlementaire "canal historique" : 

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On a fait des primaires qui ont exclu un certain nombre de personnalités, nous avons eu l’affaire Fillon, à aucun moment les grands ténors politiques qui ont l’habitude de faire des plateaux télé n’ont eu la capacité, la volonté, l’autorité pour dire stop. Stop au niveau de la candidature de Fillon. Et aujourd’hui, le parti politique reste avec Bernard Accoyer. Quelle est sa légitimité aujourd’hui ? Le groupe a choisi toujours le même président de groupe. A un moment donné, il ne faut pas s’étonner que certaines personnalités, certains députés choisissent une autre voie. 

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"Bernard Accoyer devrait, avec son expérience politique, être un peu plus visionnaire de ce qui se passe dans ce pays", renchérit encore Pierre Morel-à-l’Huissier, visiblement bien remonté contre la direction de LR. Aussi ajoute-t-il :

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On ne peut plus accepter un certain nombre de prises de position de ténors qui ne représentent plus du tout notre famille politique.

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Si le débat sur l’exclusion des LR pro-Macron doit avoir lieu en bureau politique, il a déjà débuté publiquement sur les plateaux télé et radio. Président du Sénat et poids lourd de la droite, Gérard Larcher a exprimé son opposition à l’exclusion des LR devenus ministres et constructifs quand la ligne des sarkozystes, portée par les Wauquiez, Ciotti et Fasquelle, est plus dans la sanction sèche.

Figurants parmi les "inculpés", Gérald Darmanin dit ne pas comprendre ces menaces alors que le gouvernement Philippe vient de rétablir le jour de carence – demandé par la droite – tandis que Thierry Solère a déjà prévenu qu’il déposerait un recours s’il était exclu.

LR, ce n’est même plus Dallas, c’est le PS.

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