"Je le dis aussi bien aux partis politiques qu'aux syndicats : arrêtons d'emmerder les Français. On passe son temps, tout le monde, à prendre en otage la population." Ne vous fiez pas au calme qui se dégage de la voix de Frédéric Lefebvre. Il en a gros, c'est indéniable. Et il le dit comme il le pense.
Invité du Talk du Figaro lundi 23 mai, le député LR et candidat à la primaire de la droite est colère. Il l'exprime avec son calme habituel et avec un niveau sonore modéré, mais tout de même. Colère, donc, contre "les syndicats comme les partis politiques" qui "aujourd'hui sont autocentrés". "On est dans un gros problème de représentation de nos concitoyens, fustige le représentant des Français de l'étranger (Amérique du Nord). Les syndicats et les partis sont censés être des représentants du peuple, ils entravent le peuple en permanence".
Et c'est là qu'intervient une comparaison qu'on n'attendait pas forcément. Pour les besoins de sa démonstration, Frédéric Lefebvre convoque en effet deux jeux vidéo. Oui. Il dit :
"Regardez comme le système est verrouillé. On a l'impression qu'en France, c'est un peu 'World of Warcraft' ou bien 'Vikings : War of Clans', ces jeux que les jeunes connaissent parfaitement où vous vous mettez pendant des heures à construire votre royaume pour faire la guerre ensuite, et pendant ce temps-là vous voyez plus ce qu'il y a autour de vous, vous voyez pas ce qu'il y a devant vous.
"
Les références sont audacieuses mais son propos est simple : les organisations en question feraient bien de lever le nez du guidon de temps en temps pour écouter les préoccupations des Français. Car à trop jouer à la guerre (partisane ou sociale), elles en oublient la réalité.
Frédéric Lefebvre prend ainsi l'exemple de la loi Macron et du travail dominical pour expliquer que "les syndicats travaillent contre les salariés" et "pour gagner de l'argent pour leurs propres organisations syndicales". Quant aux partis politiques, "ils passent leurs temps, le mien comme les autres, à s'occuper d'eux-mêmes au lieu de s'occuper de nos compatriotes".
Alors vous le sentez venir. Tout cela se termine bien évidemment par cette déclaration :
"Tout le monde pense à soi au lieu de penser aux Français, au lieu de penser au peuple. Eh bien moi je pense aux Français.
"
Ce que l'on pourrait aisément paraphraser par un "votez pour moi" des plus classiques.
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