Cette ville FN où les étrangers se voient accorder plus de logements sociaux que les Français

Publié à 17h27, le 15 mars 2017 , Modifié à 17h35, le 15 mars 2017

Cette ville FN où les étrangers se voient accorder plus de logements sociaux que les Français
© AFP

Le Front national adore cette intox : selon Marine Le Pen, les logements sociaux sont prioritairement accordés aux étrangers plutôt qu'aux Français. La présidente du FN l'a par exemple assuré sans trembler dimanche 5 mars, sur BMFTV , imitée par la suite par son directeur de campagne David Rachline . C'est information est fausse, comme de nombreux articles de différents médias l'ont démontré, chiffres à l'appui.

Dans un long article publié ce mercredi 15 mars, le service Désintox de Libération démonte point par point les arguments de Marine Le Pen. Non, les logements sociaux ne sont pas attribués en priorité aux étrangers. Non, contrairement à ce que la présidente du FN affirme, il n'y a pas une majorité d'étrangers dans les HLM des grandes villes et des zones en tension. LibéDésintox publie plusieurs tableaux créés à partir des chiffres du ministère du Logement et qui contredisent l'argumentaire frontiste.

Il est en revanche un point intéressant. Si Marine Le Pen a tort au niveau national, elle a raison concernant certaines villes comme Sevran ou Grigny. Il y a également une ville FN où plus de logements sociaux sont attribués aux étrangers qu'aux Français. Cette ville, c'est Le Pontet, petite ville du Vaucluse de 17.000 habitants et dirigée par le frontiste Joris Hébrard. En 2015, 46,75% des logements sociaux du Pontet ont été attribués à des Français contre 53,2% pour des étrangers.

Capture d'écran Libération

"J'ignorais ces chiffres", explique au Lab Xavier Magnin, le directeur de cabinet du maire. De fait, la municipalité ne décide pas seule à qui sont attribués les logements sociaux  installés sur le territoire de la commune. Cette attribution s'effectue au sein d’une commission d’attribution composée de représentants du bailleur, de la mairie et de l'État. Que les choses soient claires : si, en 2015, plus de logements sociaux ont été attribués à des étrangers qu'à des Français au Pontet, ce n'est pas uniquement du fait de la mairie frontiste. Xavier Magnin précise :

"

Il y a des gens dont, si on avait le choix, on ne voudrait pas chez nous.

 

"

D'après Xavier Magnin, Le Pontet compte 19,15% de logements sociaux, soit moins que les 25% imposés par la loi SRU.

Marine Le Pen préfère donc répéter un mensonge allant dans le sens de ses idées plutôt que d'exprimer la vérité. Lundi sur FranceInfo:, elle a encore redit que "le logement social, et c’est une raison d’ailleurs de critères en réalité, est attribuée massivement à ceux qui arrivent sur notre territoire".

Cela est vrai au Pontet.

Du rab sur le Lab

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