BIZARROÏDE - Après Edouard Philippe et Gilles Boyer, c'est au tour de Benoist Apparu, autre juppéiste, de s'emparer du débat sur le changement de nom de l'UMP. C'est dans le Parisien de ce 30 avril qu'a lieu la troisième salve. Le député UMP y explique :
"Nicolas Sarkozy est 100% légitime à vouloir changer de nom, puisqu'il l'avait annoncé pendant la campagne pour la présidence du parti. Mais c'est la méthodologie qui est bizarroïde. Pour l'instant on parle d'un nom qui n'a jamais été présenté officiellement à qui que ce soit parmi les instances dirigeantes.
Pour quelqu'un qui veut insuffler un vent de démocratie dans le parti, le minimum serait donc de poser à un moment donné le débat autour de ce nom Républicains, et de le proposer par un vote distinct.
"
C'est la revendication des juppéistes depuis plusieurs semaines: appeler à un vote à part entière pour que les militants UMP puissent s'exprimer sur le changement de nom. De fait, et comme l'avance Benoist Apparu, le nom "Les Républicains" dont tout le monde parle n'a jamais été présenté officiellement. A peine Nicolas Sarkozy y a-t-il fait allusion lors d'un meeting à Nice . Ce nouveau nom est cependant au menu du bureau politique du 5 mai. Selon Nathalie Kosciusko-Morizet , numéro 2 du parti chargée de la refonte des statuts, "si la question est très débattue au bureau politique", un vote ne serait pas "surprenant".
Tout changement de nom doit obligatoirement entrainer une modification des statuts du parti. Cette révision ne peut être faite que via un vote à la majorité absolue du congrès, sur proposition du bureau politique et après avis de la commission permanente des statuts. Un tel congrès est justement prévu pour le 30 mai au parc de la Villette à Paris. Les militants seront donc bien amenés à se prononcer sur le nom du parti mais les juppéistes revendiquent un autre scrutin, à part, pour ne pas restreindre le choix à "oui ou non au changement".
Selon un récent sondage Odoxa pour iTélé , 56% des sympathisants UMP ne sont pas favorables à un tel changement. Raison de plus pour jouer la carte participative chez les juppéistes. Si Alain Juppé lui-même n'est pas monté en première ligne sur le sujet, ses troupes s'en chargent pour lui. Outre Benoist Apparu, le député Edouard Philippe a ainsi déclaré dans Libération :
"En nous nommant "les Républicains", c’est comme si nous vidions la République de son sens. Je trouve cela dangereux. Ce serait un vecteur supplémentaire de clivages et de divisions.
"
Le bras droit du maire de Bordeaux, Gilles Boyer, toujours très prolixe sur son compte Twitter, a également dit :
Nous sommes DES républicains.
Nous ne sommes pas LES républicains.
#UMP
— Gilles Boyer (@GillesBoyer) 18 Avril 2015