Choses entendues chez les élus militant pour le droit de vote des étrangers

Publié à 19h53, le 24 juin 2013 , Modifié à 20h18, le 24 juin 2013

Choses entendues chez les élus militant pour le droit de vote des étrangers
Esther Benbassa et Sergio Coronado, à l'initiative de ce rassemblement. (Crédit: Ivan Valerio)

Ils étaient environ 150 dans la salle Clémenceau du Sénat. Une salle composée de militants, acquis à la cause du rassemblement organisé par la sénatrice Esther Benbassa et le député Sergio Coronado : l'octroi symbolique du droit de vote aux étrangers extra-communautaires
 
Le Lab vous raconte ce qu'on a pu y entendre. 
 
 
>> Le soutien du gouvernement
L'idée était plus de se rassembler, de se mobiliser, que de convaincre élus et électeurs présents. Et les organisateurs assurent être soutenus dans leur démarche. L'entourage des écologistes se targue d'avoir reçu des lettres de soutiens d'une dizaine de députés et des ministres Benoît Hamon et Aurélie Filippetti. Dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale, lors des questions au gouvernement du 12 juin, Alain Vidalies, ministre délégué aux Relations avec le Parlement avait déjà apporté l'appui de l'exécutif à cette initiative. 
 
 
>> Quelques socialistes présents, ... et charriés par Jean-Vincent Placé
Dans la salle ce lundi 24 juin, quelques élus socialistes étaient également présents à ce rassemblement organisés par des écologistes. Fanélie Carrey-Conte, Marie-Hélène Fabre, députées, et Jean-Yves Leconte, sénateur, sont venus porter la voix des socialistes. 
 
Ces élus ont même droit à une boutade de Jean-Vincent Placé, soulignant en présentant le sénateur qu'il faudrait "l'applaudir doublement", pour être socialiste et présent dans cette salle. 
 
>> L'idée générale : faire tenir la promesse de François Hollande de faire passer le texte après les municipales de 2014
Derrière un optimisme affiché, le principe était aussi de mettre la pression sur François Hollande et sur le gouvernement. "Quand on dit quelque chose on le fait", martèle la députée socialiste de Paris Fanélie Carrey-Conte, insistant sur la crédibilité de la parole publique. De son côté, le sénateur Jean-Yves Leconte explique qu'il sera là pour veiller à ce qu'après les municipales la promesse de François Hollande soit tenue. D'ici là, "il s'agit d'aller chercher ceux qui aujourd'hui hésitent." Tous estiment que les Français en voudront davantage au chef de l'Etat de ne pas avoir essayé plutôt que d'échouer. 
 
>> Sergio Coronado cite ... Pinochet en exemple

"C'est une piqûre de rappel à nos dirigeants", déclare Esther Benbassa en introduction de ce rendez-vous. Sergio Coronado considère lui que "la France est prête", citant en exemple des pays qui ont déjà adopté cette disposition, dont "le Chili de Pinochet qui avait octroyé le droit de vote aux étrangers qui vivaient sur place.

 
>> Jean-Vincent Placé, toujours critique du gouvernement 
Et Jean-Vincent Placé, lui, ne peut s'empêcher une nouvelle fois d'être critique vis-à-vis du gouvernement en place. "Il y a des effets d'affichage au départ, et après il y a des reculs, sur la question du droit de vote des étrangers il y a cet état d'esprit", assène le patron des sénateurs écolos :
 

Nous devons faire en sorte de peser sur les choix du gouvernement, pas que sur les questions écologistes mais aussi sur les questions institutionnelles. Le droit de vote des étrangers, ce n'est pas un petit sujet. 

 
 
>> Villeneuve-sur-Lot dans toutes les bouches 
Le score élevé du Front national lors de l'élection législative partielle de Lot-et-Garonne s'est aussi invité au rendez-vous. Sergio Coronado explique :
 

Certains voudraient utiliser le résultat de ce dimanche pour dire que face à la montée de la peste brune, ce n'est pas une bonne idée de lancer ce débat. Il faudrait encore attendre. Je pense qu'il n'est plus temps d'attendre. On combat cette peste là par cette détermination.". 

 
Et Jean-Vincent Placé affiche une conviction : l'adoption du droit de vote des étrangers non-communautaires aux élections locales "peut concourir à faire baisser le vote Front national."  

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