ON EST MAL, ON EST MAL, ON EST MAL - En cette fin d'année 2015, il n'y a pas que l'extension de la déchéance de nationalité qui en inquiète certains. Un autre point de la réforme constitutionnelle voulue par François Hollande suscite quelques frayeurs : la constitutionnalisation de l'état d'urgence. Christiane Taubira fait partie de ceux-là.
Déjà *indisposée* par la question de la déchéance, la ministre a ainsi, selon Le Canard Enchaîné mercredi 30 décembre, fait part "en privé" de son inquiétude au sujet de l'entrée dans la loi fondamentale des dispositions relatives à cet état d'exception (aujourd'hui encadré par la loi de 1955). D'après l'hebdomadaire, Christiane Taubira a expliqué :
"Si une autre majorité l'utilise (l'état d'urgence), et cela peut être une majorité FN, on ne va pas être bien.
"
En cas d'arrivée de Marine Le Pen à l'Élysée, ça ne serait pas jojo, pense Taubira. La constitutionnalisation de l'état d'urgence recèle donc, si l'on suit le raisonnement de la garde des Sceaux, un danger. Mais celui-ci dépendrait de l'identité de ceux qui l'ont à leur disposition.
Depuis l'instauration de l'état d'urgence au soir des attentats du 13 novembre, l'exécutif assure que ces pouvoirs de police exceptionnels sont contrebalancés par "le cadre de l'état de droit". Pourtant, de nombreuses perquisitions, interpellations et gardes à vue menées dans ce cadre posent très largement question.
Rappelons tout de même que ce sont Christiane Taubira et Manuel Valls qui défendront le projet de réforme constitutionnelle devant le Parlement en février 2016...