Christiane Taubira pas ravie de l’annulation de la condamnation de la candidate FN qui l’avait comparée à un singe

Publié à 21h53, le 25 juin 2015 , Modifié à 09h53, le 26 juin 2015

Christiane Taubira pas ravie de l’annulation de la condamnation de la candidate FN qui l’avait comparée à un singe
Christiane Taubira © Jewel Samad /AFP

Invitée de BFMTV ce jeudi 25 juin, Christiane Taubira a réagi par une jolie prétérition à l’annulation en appel de la condamnation de la candidate FN qui l’avait comparée à un singe. "Moi, je m’interdis de commenter toute décision de justice, a fortiori quand je suis concernée", a d’abord répondu la garde des Sceaux à la journaliste Ruth Elkrief, qui lui demandait si elle avait été "blessée" par l’arrêt rendu par la cour d’appel de Cayenne (Guyane) lundi 22 juin.

Une position de principe qui n’a pas empêché Christiane Taubira de faire part dans la foulée d’une certaine forme, disons, de dépit. D’autant, à en croire la ministre de la Justice, que la candidate mise en cause et le Front national ne s’en seraient tirés qu’au moyen d’artifices techniques :

 

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En général, ce sont plutôt les escrocs, les criminels, les cyniques qui utilisent les procédures pour éviter d’en arriver au fond. C’est quand même ce qui s’est fait là : une bataille de procédure pour éviter un jugement de fond. Donc, moi je ne suis pas spécialement surprise parce que je n’ai jamais été égarée par les simagrées, les démagogies et toutes les ruses de ce parti. C’est un ennemi intime de la démocratie et de la République, ce parti.

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Lundi 22 juin, la cour d’appel de Cayenne a annulé la condamnation à neuf mois de prison ferme et cinq ans d’inéligibilité prononcée en juillet 2014 en première instance contre Anne-Sophie Leclère. Ex-candidate aux municipales de 2014 sous l’étiquette FN (qui l’a depuis exclue), cette dernière avait comparé Christiane Taubira à un singe dans un reportage d’Envoyé spécial diffusé en octobre 2013.

L’association guyanaise Walwari, cofondée par Christiane Taubira en 1992, avait alors saisi la justice contre Anne-Sophie Leclère et contre le FN. La condamnation de ce dernier à 30 000 euros d’amende en première instance a également été annulée lundi, la cour d’appel déclarant irrecevable l’action de Walwari.

[BONUS TRACK] - Save Julian and Edward

Interrogée sur le fait de savoir si les lanceurs d’alertes Julian Assange et Edward Snowden devraient bénéficier de l’asile en France, alors que des révélations sur l’espionnage des Etats-Unis en France ont refait surface, Christiane Taubira a répondu par l’affirmative. Sans oublier les précautions formelles, la ministre a expliqué :

 

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Ça ne me choque absolument pas. Si la France le décidait – c’est la responsabilité du président de la République, du Premier ministre et du ministre des Affaires étrangères – je ne verrais rien de choquant, dans la mesure où dans notre législation, nous avons introduit une protection des lanceurs d’alerte.

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Mais quelques minutes plus tard, Manuel Valls fermait la porte à cette option. Depuis la Colombie, où il est en déplacement, le Premier ministre a fait valoir que "cette question ne se pos(ait) pas".

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