Après avoir gagné la mairie de Montpellier comme candidat socialiste dissident, après avoir mis des bâtons dans les roues du PS lors des élections départementales, Philippe Saurel continue d’embarrasser son ancien parti. Lui le proche de Manuel Valls se déclare officiellement, ce lundi 29 juin, candidat aux élections régionales en Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon . Une dissidence qui risque de pénaliser la candidate officiellement investie par la rue de Solférino, l’ex-ministre Carole Delga. Lui parlait, avant même d’entrer dans la bataille, "d’aventure affriolante".
Le Lab vous livre cinq choses qui jusqu’ici avaient échappé au commun des mortels sur cet ambitieux trublion sudiste du PS, emmerdeur à la Georges Frêche dont il revendique l’héritage et qui se rêve en leader d’un Podemos à la française.
- Il est très très proche de Valls
Il aime le répéter : il est le seul maire d’une grande ville du sud de la France à être issu de la gauche. Mais cela n’empêche pas le divorce avec Solférino d’être, semble-t-il, définitivement consommé. Pourtant, Philippe Saurel est un très proche de… Manuel Valls, Premier ministre et, de fait, chef de la majorité. Ainsi a-t-il été mandataire de l’ancien maire d’Evry pour l’Hérault lors de la primaire socialiste de 2011. Malgré son exclusion du PS après s’être lancé à l’assaut de l’hôtel de ville de Montpellier en candidat dissident – exclusion dont il est fier au point de montrer à tour de bras sa lettre d’exclusion du parti signée Jean-Christophe Cambadélis – Philippe Saurel a été décoré, en décembre 2014, de la légion d’honneur par Manuel Valls . Une distinction qui est mal passée auprès des socialistes héraultais.
- Il rêve de créer le Podemos français
Samedi 27 juin, Philippe Saurel a sorti en librairie un petit "manifeste" intitulé Réparer la République. Une sorte de livre-programme de 70 pages dans lequel il "fait une large place à l’engagement citoyen, préfigurant le lancement d’un mouvement type Podemos sur ses terres languedociennes", écrit L’Opinion à son sujet.
Lors d’une rencontre avec le Lab, l’édile montpelliérain ne cessait de vanter ce que le mouvement espagnol proposait comme thématiques dans le débat public. Et comme nouvelle façon de faire de la politique, contre les partis politiques traditionnels. A Libération , cet "emmerdeur à la Frêche" expliquait :
"Pour la première fois, une grande ville a été remportée sans étiquette. J’ai battu tous les appareils.
"
- Il a failli être député
Pour éviter le scénario catastrophe, pour le PS, d’une nouvelle dissidence de Philippe Saurel – qui a un taux de victoire élevé dans ses campagnes électorales, particulièrement contre le PS – Manuel Valls a tenté d’influencer la partie.
Ainsi avait-il convoqué à Matignon, à la veille du mini-remaniement technique, Carole Delga, la candidate officiellement investie pour la région, les présidents de région sortants et Philippe Saurel. L’idée ? Le convaincre de renoncer à cette candidature. En vain. Pourtant, selon plusieurs sources, la solution de nommer au gouvernement Anne-Yvonne Le Dain, dont il est le suppléant, avait circulé. Ce qui aurait fait de Philippe Saurel un maire d’une grande ville, un président de métropole et un député. De quoi rassasier l'homme qui a défié Emmanuel Macron au #Icebucketchallenge ?
- Il est premier consul des Barons de Caravètes
Franc-maçon assumé, "initié en 1988, bien avant de faire de la politique", précise-t-il, Philippe Saurel est surtout bien plus que ça. Comme nous l’apprend Libération, le casse-bonbons du PS a été "durant seize ans", souligne le quotidien, à la tête d’une des plus secrètes sociétés secrètes (ou méconnue) de France en tant que "premier consul des Barons de Caravètes". Ce que Libé définit ainsi :
"Une pittoresque confrérie réservée aux Montpelliérains "de souche" et vouée aux traditions locales : cérémonies en toge rouge, col en dentelle et chapeau tout droit sorti d’une pièce de Molière.
"
Sur leur site officiel , les Barons de Caravètes expliquent que pour y adhérer, il faut "être né à Montpellier d’un parent né à Montpellier". "Si ces conditions ne sont pas remplies, vous pouvez être ami(e) de la Baronnie", ajoutent-ils.
- Il est poto avec l’évêque
La mairie de Montpellier, il en rêvait. Il l’a fait, en mars 2014. Mais cet anarcho-bonapartiste, comme il se définissait lui-même auprès du Lab, avait besoin d’un soutien qui compte. De ceux qui font pencher la balance. Ce qui l’a incité à se lancer bille en tête dans la course qu’il préparait depuis 2010 : l’aval de l’évêque de Montpellier. A Libération , Philippe Saurel confiait :
"J’ai consulté 80 personnes, 70 m’ont dit d’y aller. Mais j’ai attendu d’avoir l’avis de mon ami, l’évêque de Montpellier.
"