Comment Manuel Valls tente d’occuper le terrain médiatique depuis Israël, en plein mouvement social

Publié à 08h50, le 24 mai 2016 , Modifié à 08h52, le 24 mai 2016

Comment Manuel Valls tente d’occuper le terrain médiatique depuis Israël, en plein mouvement social
Manuel Valls n'oubliant pas d'envoyer de ses nouvelles depuis Israël, en plein mouvement social en France © AFP

UBIQUITÉ - Pas là, mais quand même là. Depuis samedi 21 mai, le Premier ministre est en déplacement en Israël et dans les Territoires palestiniens, afin de tenter de faire avancer le processus de paix – ce qui, au passage, n’a pas été un franc succès, pour le dire gentiment. Mais dans le même temps, le mouvement d’opposition à la loi Travail se poursuit en France, à coups de blocage des raffineries notamment. Et dans tout ça, le chef du gouvernement entend bien montrer qu’il est partout à la fois.

Cela passe par une présence décuplée dans les médias. On l’a ainsi vu un peu partout depuis samedi, s’exprimant beaucoup sur la situation sociale pour délivrer un message se voulant rassurant. Comprendre : même au Proche-Orient, le Premier ministre fait le job qu’on attend de lui dans l’Hexagone. Ou plus simplement : loin des yeux, près des grèves.

# Dimanche 22 mai

Tout a commencé par une attaque dominicale et matinale signée Bruno Le Maire, le candidat à la primaire de la droite qualifiant sur Europe 1 de "vraie faute" ce déplacement de Manuel Valls alors qu’il aurait dû être en France pour "garantir l’autorité de l’Etat et mettre fin à ces pénuries d’essence" dans cette "situation de désordre". La réponse primo-ministérielle ne se fait pas attendre. En début d’après-midi devant la presse, le chef du gouvernement rétorque vertement au député LR de l’Eure :

 

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Il n'y a aucun doute sur le fait que je sois pleinement engagé dans l'action en France. C'est une drôle de vision, très datée, très ancienne de la politique. […] C'est une vision datée et mesquine qui n'est pas à la hauteur des défis dans cette région. Ce déplacement est préparé de longue date. Il est important pour la relation entre la France et Israël, entre la France et les Territoires palestiniens. […] Je suis la situation en France.

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Quelques heures plus tard le même jour, Manuel Valls parle une heure durant sur BFMTV et i24News. Cette intervention prévue à l’avance lui permet d’évoquer le processus de paix israélo-palestinien ("la colonisation doit cesser", a-t-il notamment dit) mais aussi la situation en France, à travers par exemple la sécurité de l’Euro de football à venir en France. Sur tous les fronts.

# Lundi 23 mai

Les blocages de raffinerie se poursuivent après le week-end, à l’initiative notamment de la CGT, causant des ruptures de stock et des files d’attente dans de très nombreuses stations-essence françaises. Le gouvernement répète tout de même qu’il n’y a pas de pénurie de carburants. Et dans la journée de lundi, Manuel Valls reprend la parole à ce sujet, auprès de la presse qui suit son déplacement.

Toujours depuis l’État hébreux, il appelle les Français "à ne pas céder à la panique", jouant une carte rassurante en affirmant que "la situation est sous contrôle". Mais aussi une autre carte, celle de la fermeté vis-à-vis des syndicats, lançant :

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Le gouvernement ne peut accepter aucun chantage au carburant mettant en difficulté nos usagers ou notre économie.

 

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# Mardi 24 mai

Et ce n’est pas fini. Le lendemain, Manuel Valls donne une interview dans la matinale d’Europe 1. Encore et toujours en déplacement à l’étranger, il monte alors d’un cran dans l’opposition aux grévistes et aux blocages de raffineries (l’une d’entre elles a été débloquée par les forces de l’ordre à Fos-sur-Mer, tôt dans la matinée). Il s’en prend frontalement à la CGT :

 

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La CGT est dans une impasse et l'impasse n'est jamais le bon chemin qu'il faut prendre.

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"Ça suffit", martèle-t-il encore, jugeant l’action de la centrale syndicale "pas démocratique". Il promet aussi que "d'autres sites vont être débloqués" et ajoute : "Nous mettons tout en œuvre pour rétablir l'ordre". Avec une nouvelle fois ce message adressé à ceux qui critiquent son absence en cette période tendue :

 

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On ne peut pas penser un seul instant que je ne suis pas en contact avec le Président, les ministres.

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Du rab sur le Lab

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