Robert Ménard n'est pas membre du Front national, même s'il a été élu maire de Béziers avec le soutien du parti de Marine Le Pen. Cela ne l'empêche pas d'avoir quelques liens avec Nanterre, et notamment une disposition à choisir parfois les mêmes éléments de langage.
Le premier édile biterrois a reconnu lundi 4 mai sur France 2 qu'il catégorisait les enfants de sa ville en fonction de leurs prénoms pour créer des statistiques ethniques . " Si vous vous appelez Mohammed, c'est que vous êtes...", a-t-il expliqué dans l'émission Mots Croisés. Une révélation qui créé un profond remous dans la classe politique, de nombreux élus dénonçant ces agissements. Le parquet de Béziers a décidé d'ouvrir, mardi 5 mai, une enquête préliminaire pour "fichage illégal".
Mais heureusement, Robert Ménard peut compter sur le soutien du Front national qui, bien qu'un chouïa divisé ces derniers temps , arrive néanmoins à se mettre d'accord sur certains sujets, dont celui-ci. Pour défendre le maire de Béziers, certains frontistes ont décidé d'attaquer Manuel Valls. Et ressortent les propos de celui qui était alors maire d'Évry et demandant à son directeur de cabinet d'installer "quelques blancs, quelques white, quelques blancos" à l'entrée d'une brocante.
Florian Philippot a ainsi répondu à Manuel Valls qui dénonçait les agissements de Robert Ménard. "La République ne fait AUCUNE distinction parmi ses enfants", a écrit le Premier ministre. "Ni même entre "white" "blancs" "blancos" vous êtes sûr ?..."lui a rétorqué le vice-président du FN.
.@manuelvalls Ni même entre "white" "blancs" "blancos" vous êtes sûr ?...
— Florian Philippot (@f_philippot) 5 Mai 2015
Marion Maréchal – Le Pen semble d'accord avec Florian Philippot. La députée FN du Vaucluse a, elle-aussi, balancé cette phrase de Manuel Valls, soulignant ce qui, à ses yeux, s'apparente à un double discours.
"Honte au maire de #Béziers (...)"
Valls 2015
"Tu me mets quelques blancs, quelques white, quelques blancos"
Valls 2009
#Ménard
— Marion Le Pen (@Marion_M_Le_Pen) 5 Mai 2015
Et Nicolas Bay également :
RAPPEL : @manuelvalls, maire d'Évry : "Tu me mets quelques blancs, quelques whites, quelques blancos".
Et il se permet de donner des leçons?
— Nicolas Bay (@nicolasbayfn) 5 Mai 2015
Et Robert Ménard aussi se souvient de cette sortie signée Manuel Valls. Ce mardi 5 mai, en conférence de presse, il a estimé que "la gauche n'a pas de leçon" à lui donner. Et pourquoi ? Parce qu'en 2009, Manuel Valls a parlé de "blancs", de "white", de "blancos". Le maire de Béziers dit :
"Je voudrais juste rappeler quand Manuel Valls en 2008 [2009 en fait, ndlr] se plaint qu'il y a trop de noirs et d'arabes sur les marchés de sa ville, de la ville dont il est maire à l'époque, qu'il s'en plaint pour l'image de sa commune et qu'il demande à un membre de son cabinet, je le cite : 'tu me mets quelques blancs, quelques white, quelques blancos'. Qui tient ces propos ? C'est Manuel Valls.
"
Et Robert Ménard d'expliquer que si ces mots avaient été prononcés par quelqu'un d'un autre camp, cela aurait certainement conduit à des poursuites judiciaires.
Mardi, des perquisitions ont eu lieu à l'hôtel de ville de Béziers.
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