Debat Sarkozy-Hollande: ce qu'ils vont se dire

Publié à 18h13, le 02 mai 2012 , Modifié à 18h45, le 02 mai 2012

Debat Sarkozy-Hollande: ce qu'ils vont se dire
Nicolas Sarkozy et François Hollande le 29 avril 2012 (Reuters - montage)

ELEMENTS DE LANGAGE - Deux heures et demie, yeux dans les yeux. Ca y est, le grand débat, c’est pour ce mercredi 2 mai. Et pour la première fois en 3 mois officiels de campagne, Nicolas Sarkozy et François Hollande vont se retrouver face à face. Moment de révélations ? Pas franchement.
 
D’interviews en meetings, les deux candidats ont rodé leurs éléments de langage. Le Lab vous propose donc d’anticiper les sujets clefs de la soirée et d’imaginer – après trois mois de campagne à la loupe –  ce que vont se dire les candidats.

  1. Point Immigration

    >> Quel contrôle des flux migratoires ?

    Nicolas Sarkozy:

    Monsieur Hollande peut-il répondre à cette simple question: Oui ou non, y a-t-il trop d’immigrés en France ?

    Moi je réponds oui, je n’ai pas peur de le dire. Et c’est pour ça que je veux diviser par deux le nombre d’immigrés légaux qui rentrent sur notre territoire. C’est la condition sine qua none pour une bonne intégration.

     
    François Hollande:

    Que je sache, c’est bien Monsieur Sarkozy qui a été au pouvoir depuis 10 ans ? Et depuis 10 ans, il y a 200 000 immigrés légaux qui rentrent chaque année, 200 000 !

    En 2007, vous vouliez même porter l’immigration de travail à 100 000. Non, en temps de crise, l’immigration économique doit être réduite.
     
     

    >> Quelle politique de régularisation ?
     

    François Hollande :

    Monsieur Sarkozy va m’accuser de vouloir régulariser massivement tous les étrangers : c’est faux. Je veux le faire au cas par cas sur la base de critères qui seraient les mêmes dans toutes les préfectures.

    On garderait la même échelle de valeur qu’aujourd’hui : environ 30 000 régularisations par an.
     

    Nicolas Sarkozy:

    Monsieur Hollande a beau répondre qu’il veut faire du cas par cas, c’est quoi le "cas par cas"?Ca veut dire régulariser en dehors des cas prévus par la loi.

    Est-ce pour des raisons humanitaires ? Ou à chaque fois qu’il y a des enfants scolarisés ? Monsieur Hollande va tout simplement créer une nouvelle filière. C’est de la régularisation massive !
     

  2. Point Vote des Etrangers

    Nicolas Sarkozy: 

    Monsieur Hollande, qui est soutenu par des hommes peu recommandables comme Tariq Ramadan, et qui a le soutien de 700 mosquées, veut accorder le droit de vote aux immigrés.

    Moi je dis que c’est prendre le risque d’un vote communautaire, et de demandes communautaires … Voulez-vous voir les menus de vos cantines changer ? Des horaires aménagés pour les piscines?
     

    François Hollande:

    D’abord, soyons précis : il s’agit uniquement du droit de vote aux étrangers pour les élections municipales.

    Et d’ailleurs Monsieur Sarkozy lui-même – qu’il m’arrête si je me trompe – s’est prononcé en faveur de ce droit de vote en 2005, il le trouvait alors intellectuellement utile.

    Peut-être peut-il nous expliquer ce qui l’a fait changer d’avis?

  3. Point Chômage et Assistanat

    François Hollande:  

    Monsieur Sarkozy a décidé de faire une fête du "vrai travail". Il est plutôt le candidat du "vrai chômage".

    Moi, je ne veux pas cliver les travailleurs les uns contre les autres ; ceux qui travaillent et ceux qui ne travaillent pas. Je ne serai pas le président de la division.

    Il s’était d’ailleurs engagé à abaisser le taux de chômage à 5%. Il proposait aux Français de le sanctionner s’il n’y arrivait pas. Et bien je crois que l’heure est venue.

    Nicolas Sarkozy:

    Monsieur Hollande est sans doute assez intelligent pour comprendre qu’en période de crise, il est des objectifs qu’on ne peut pas atteindre.

    Comment fait-il pour réduire le chômage ? Il nous ressort les 35 heures chères à Martine Aubry ? Les 35 heures ont non seulement affaibli nos entreprises, elles ont aussi détruit des centaines d’emplois.

     
    Mais moi, ce que je veux faire en priorité, c’est redonner du sens à la valeur travail. Celui qui travaille doit gagner davantage que celui qui ne travaille pas.

    Quand vous êtes ouvrier, que vous gagnez 1200€ par mois, et que vous voyez dans votre quartier quelqu’un qui cumule les allocations et gagne autant de vous, et bien vous perdez confiance dans la valeur travail.
     

  4. Point Coût du Travail

    Nicolas Sarkozy :

    Si on fait peser trop de charges sur le travail, le travail se délocalise. C’est pour ça que j’ai fait voter  la TVA anti-délocalisation.

    Et d’ailleurs, si ma mémoire est bonne, ce principe de TVA n’a pas toujours déplu à la gauche. Votre directeur de la communication, Manuel Valls, a même fait campagne en sa faveur lors des primaires socialistes. Pourquoi renier une idée dès lors qu’elle vient de moi ?
     

    François Hollande: 

    La TVA – anti délocalisation, sociale, quel que soit le nom que vous lui donnez – n’est pas juste. Elle n’est pas juste et elle n’est pas efficace.

    Cette augmentation va porter sur tous les produits et va se répercuter dans le portefeuille du consommateur.

    Et puis comment imaginer que quelques points de moins de cotisations patronales pourraient d’un seul coup améliorer nos échanges extérieurs ?

  5. Point Corrèze

    François Hollande :

    Mon objectif, c’est le retour à l’équilibre en 2013 et 0% de déficit en 2017.

    On nous dit : "La gauche au pouvoir ne sait pas gérer la dette". Mais qui gouverne depuis 17 ans ? Qui a laissé exploser notre déficit public ? Sous quelle mandature a-t-on perdu notre triple A ? Ce n’est pas la gauche que je sache.

    Quand la droite est battue, c’est qu’elle a mal géré. Quand la gauche arrive, c’est que la situation est difficile.
     

    Nicolas Sarkozy:

    J’aimerais savoir comment Monsieur Hollande compte s’y prendre, lui qui n’a pas su gérer son propre département, la Corrèze, seule collectivité qu’il ait géré d’ailleurs puisqu’il n’a pas été au gouvernement.

    La Corrèze a dû être redressée par le gouvernement ! C’est le département le plus endetté de France !
     
     
    Le programme de Monsieur Hollande n’est pas valable. Ce n’est pas moi qui le dis, c’est Monsieur Cahuzac: le président de la commission des Finances à l’Assemblée, un socialiste, candidat pour être ministre de l’économie !

    "Les moyens du pays ne permettent pas de réaliser la totalité du programme socialiste", voilà ce que dit Monsieur Cahuzac.

  6. Point Education

    François Hollande:

    Contrairement au gouvernement actuel, je ne considère pas l’école comme un coût, mais comme un investissement !

    L’école d’aujourd’hui c’est la croissance de demain, cela mérite qu’on y consacre les moyens nécessaires.

    Je propose donc 60 000 postes sur cinq ans, ils seront affectés là où il y en a le plus besoin.

     
    Nicolas Sarkozy:

    J’aimerais savoir avec quel budget Monsieur Hollande compte créer ses 60 000 nouveaux postes ?

    N’y a-t-il pas des dépenses à faire ailleurs quand on sait qu’en dix ans, le nombre d’élèves a baissé et le nombre de professeurs a augmenté ? Pour moi, c’est vraiment la démagogie dans ce qu’elle a de plus extravagant.
     

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