Déchéance de nationalité pour les binationaux : "Une concession symbolique faite à l’extrême droite", dit Pascal Cherki (PS)

Publié à 15h06, le 26 novembre 2015 , Modifié à 15h08, le 26 novembre 2015

Déchéance de nationalité pour les binationaux : "Une concession symbolique faite à l’extrême droite", dit Pascal Cherki (PS)
Pascal Cherki © MIGUEL MEDINA / AFP

C'EST CADEAU - C'est l'une des mesures sécuritaires annoncées par François Hollande devant le Parlement réuni en Congrès après les attentats de Paris et Saint Denis. Le 16 novembre, le chef de l'État annonçait en effet sa volonté de rendre possible la déchéance de nationalité pour les binationaux, y compris ceux nés sur le sol Français, coupables d'actes de terrorisme ou de mise en danger des "intérêts supérieurs de la Nation". Une proposition formulée de longue date par un certain nombre de responsables LR ou FN. Et ça ne plaît pas forcément dans les rangs du PS.

Du côté de Solférino, quelques rares voix se sont prononcées contre une partie des annonces de François Hollande dans la gestion de la "guerre contre le terrorisme". Trois députés PS ont ainsi voté contre la prolongation de l'état d'urgence pour trois mois, d'autres se sont montrés réservés quant à la révision constitutionnelle voulue par le président. Une réforme qui inclurait la constitutionnalisation du régime d'état d'urgence, aujourd'hui encadré par la loi de 1955, mais aussi la fameuse déchéance de nationalité. Pascal Cherki, par exemple, a quelques doutes à ce sujet.

Cité dans un article du journal L'Hémicycle (spécialisé dans l'actualité parlementaire) jeudi 26 novembre, le député PS de Paris et proche des frondeurs estime qu'il s'agit là d'une "concession symbolique" faite au FN :

 

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La lutte contre le terrorisme ne justifie pas tout. Même si les cas seront peu nombreux, déchoir des individus de la nationalité française, c’est une concession symbolique faite à l’extrême droite.

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Un propos qui rejoint celui de la sénatrice socialiste Samia Ghali, qui expliquait le 17 novembre qu'avec la déchéance de nationalité, "on a peut-être voulu faire plaisir au FN".

Depuis les attentats, le Front national se félicite, souvent prudemment tout de même, de voir certaines de ses propositions reprises par François Hollande. Marine Le Pen elle-même disait, le 24 novembre dans les colonnes du Monde :

 

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Quand vous voyez un président de la République tourner le dos à toutes les idées qui étaient les siennes et reprendre les mesures du FN, il y a un côté étonnant, un hommage au FN, qui se retrouve crédibilisé.

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Cela dit, les mesures en question (déchéance de nationalité donc, mais aussi contrôles aux frontières et possibilité désormais acquise pour les policiers de conserver 24h/24 leur arme de service) étaient également défendues par Les Républicains avant d'être annoncées par François Hollande.

Au PS en tous cas, certains analysent donc très durement, et sur un plan très politique, la stratégie sécuritaire de l'exécutif.

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