Pas une seule femme chez Les Républicains pour débattre de l'extension du délit d'entrave à l'IVG, ce jeudi 26 janvier à l'Assemblée nationale. Pas une seule. Présente dans l´hémicycle pour défendre la proposition de loi, la ministre des Droits des femmes Laurence Rossignol ne s'est pas privée pour souligner cette absence.
"Où sont les femmes des Républicains ? [...] Vous avez rassemblé douze hommes pour parler de l'utérus des femmes, des grossesses des femmes, des IVG des femmes.
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"Votre sujet, c'est l'IVG même", a renchéri Laurence Rossignol, alors que les députés LR ont défendu en vain, au nom de la "liberté d'expression", une motion de rejet préalable de la proposition de loi socialiste visant à pénaliser les sites de "désinformation" sur l'IVG. A la reprise des débats, en début d'après-midi, une députée LR était présente, l'ex-ministre de la Parité Nicole Ameline. Mais pas de chance pour LR, cette élue du Calvados a assuré qu'elle ne s'opposerait pas au texte, bien qu'il pose selon elle "des interrogations légitimes sur la liberté d'expression". Laurence Rossignol a d'ailleurs remercié Nicole Ameline pour sa présence.
Merci et bravo @nicoleameline, seule parmi tous les deputé.e.s #LR à avoir voté le #DelitDentraveIVG#DirectAN
— laurence rossignol (@laurossignol) January 26, 2017
Un peu plus tard, Laurence Rossignol a dénoncé un "discours rétrograde" qui revient en force. Elle dit :
"La voix de celles et ceux qui contestent le principe même du droit à interrompre une grossesse non désirée se fait de plus en plus forte. La campagne présidentielle leur offre évidemment une formidable caisse de résonance à leur discours rétrograde.
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La ministre des Droits des femmes a également évoqué "un contexte international de montée des conservatismes et des extrémismes religieux qui veulent organiser le contrôle du corps des femmes et de leur sexualité". "Partout dans le monde, il souffle un vent mauvais sur les droits et libertés des femmes", a ajouté cette partisane de Manuel Valls pour la primaire PS. Il y a 15 jours, la ministre s'en était même pris directement au journal Le Figaro, l'accusant de publier des campagnes de publicité anti-IVG.
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