RIP - Pierre de Saintignon va se sentir seul. Face aux mastodontes médiatiques que sont Marine Le Pen pour le FN et Xavier Bertrand pour les Républicains, le candidat socialiste partira au premier tour sans ses écologistes. RIP donc l'union de la gauche au premier tour. Les militante EELV du Nord en ont décidé ainsi samedi 10 septembre. Ils ont choisi de ne pas partir en tandem avec le PS aux élections régionales de décembre, optant à une majorité écrasante pour un "rassemblement alternatif" et "ouvert" aux forces de gauche partisanes d'une "transformation écologique et sociale".
La motion portée par Sandrine Rousseau, chef de file des écologistes pour ce scrutin "proposait un rassemblement contre la droite et l'extrême-droite, alternatif au PS et ouvert aux formations politiques et aux citoyens qui adhéreraient au projet de transformation écologique et sociale de la grande Région", selon un communiqué d'EELV. Au sein du Front de gauche, le Parti de gauche (PG de Jean-Luc Mélenchon) a clairement pris position pour un accord avec les écologistes. Des candidats EELV ont précisé à l'AFP au cours d'une conférence de presse que le Parti communiste n'avait pas encore décidé s'il allait rejoindre les écologistes.
Denis Baupin, vice-président EELV de l'assemblée et partisan d'une alliance avec le PS et qui n'a pas (encore?) quitté le parti comme Francois de Rugy et Jean-Vincent Placé, a enragé du choix des militants écolos.
Dans les Régions à risque FN toute autre stratégie que l'union de toute la gauche et écologistes serait suicidaire http://t.co/WVinnfyDMI
— Denis_Baupin (@Denis_Baupin) 12 Septembre 2015
Choix suicidaire de la division de la gauche face au FN en Nord-Picardie, et disparition de l'écologie #NPDCPhttps://t.co/B0bSNPhVIw
— Denis_Baupin (@Denis_Baupin) 12 Septembre 2015
Ce choix a sans surprise déplu au PS. Son premier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis, présent samedi lors de l'université de rentrée du PS du Nord à Lomme, près de Lille, a déclaré "ne pas comprendre" ce choix.
C'est justement à cause de ces alliances avec tout ou partie du Front de gauche plutôt qu'avec la rue de Solférino, ainsi que sur volonté de participer au gouvernement, que les deux présidents des groupes parlementaires écolos du sénat et de l'assemblée ont claqué la porte du parti . Et créé leur propre mouvement, malgré quelques péripéties de com’ . François de Rugy a vu dans le vote des Nordistes et Picards "une démonstration de plus de la dérive gauchiste (d')EELV et du sens aigu de l'irresponsabilité". Quant au sénateur de l'Essonne Jean-Vincent Placé, il a dénoncé un "choix irresponsable et destructeur" dans une région "que le FN peut gagner".