Des élus de gauche s'indignent des propos anti-mariage gay du cardinal André Vingt-Trois lors de la messe d'hommage au père Jacques Hamel

Publié à 07h16, le 28 juillet 2016 , Modifié à 12h52, le 28 juillet 2016

Des élus de gauche s'indignent des propos anti-mariage gay du cardinal André Vingt-Trois lors de la messe d'hommage au père Jacques Hamel
Le cardinal André Vingt-Trois à Notre-Dame de Paris lors d'une messe d'hommage aux victimes des attentats de novembre 2015 © LIONEL BONAVENTURE AFP

Mercredi 27 juillet dans la cathédrale Notre-Dame de Paris, c'est le cardinal André Vingt-Trois qui a prononcé l'homélie en hommage au père Jacques Hamel, égorgé en son église de Saint-Étienne-du-Rouvray dans un attentat revendiqué par Daech. L'archevêque de Paris a salué la mémoire de cet homme d'église, délivré un message de fraternité et discouru sur les "valeurs" de la France, dans un discours aux forts accents politiques. Mais il a aussi fait le choix d'évoquer - en des termes *peu amènes* - la loi sur le mariage pour tous. Et cela a révolté certains élus de gauche.

En présence d'un grand nombre de responsables politiques, dont François Hollande au premier rang, André Vingt-Trois a donc fait cette digression qui peut surprendre en ces circonstances :

 

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Silence des élites devant les déviances des mœurs et la légalisation des déviances.

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Un propos polémique également relayé sur son compte Twitter, avant qu'il ne soit supprimé (voir en fin d'article). Parmi les premiers élus à réagir, le député PS du Finistère Richard Ferrand a estimé que "le silence des dignitaires de l'église catholique vaudrait mieux que le rabâchage de leurs obsessions" :

Emmanuel Grégoire, adjoint à la mairie de Paris, conseiller de la capitale et premier secrétaire de la fédération socialiste de Paris, a quant à lui dénoncé un "propos honteux, contraire à la tolérance, indigne de [la] charge" d'archevêque... et surtout en contradiction avec la position du pape François sur la question de l'homosexualité (son fameux "qui suis-je pour juger ?") :

Le député PS Olivier Dussopt a, de son côté, retweeté l'ancien président de SOS Homophobie qui fustigeait cette "nouvelle sortie homophobe du cardinal André Vingt-Trois" :

Jean-Luc Romero, élu parisien et fervent militant de la cause LGBT, a fait part de son incrédulité devant cette phrase du cardinal :

"Répondons à la haine par l'union", a fait valoir le Parti de Gauche :

D'autres responsables politiques, en revanche, n'ont rien trouvé à redire à cette incursion anti-"déviances" dans cette messe d'hommage à une victime du terrorisme. Christine Boutin a par exemple retweeté ce message du directeur de la rédaction du journal catholique La Vie, qui félicitait un André Vingt-Trois "très percutant et paisiblement insolent sur les valeurs libertaires" :

D'autres, à droite, ont simplement salué une cérémonie "émouvante", "puissante" ou "poignante", à l'instar de Nicolas Dupont-Aignan, Alain Lambert (président du Conseil départemental de l'Orne) ou Bruno Le Maire :





[Edit 10h]

Auprès du Huffington Post, le diocèse de Paris assure ce jeudi qu'"en aucun cas" le cardinal ne voulait, par ce propos, "cibler une mesure en particulier, surtout pas le mariage pour les couples homosexuels. Il ciblait plutôt l'ensemble des évolutions sur la bioéthique, la fin de vie, la gestation". Son entourage ajoute que le tweet a été supprimé dans "un souci d'apaisement" mais qu'André Vingt-Trois "assume parfaitement ce passage comme l'intégralité de ses propos".

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