Des Jeunes Républicains crient au scandale démocratique après une réorganisation décidée par le parti

Publié à 19h23, le 16 février 2017 , Modifié à 08h40, le 17 février 2017

Des Jeunes Républicains crient au scandale démocratique après une réorganisation décidée par le parti
Certains membres des Jeunes Républicains en ce moment © Giphy

DIKTATURRR FILLONISSSS - Décidément, l'organisation du mouvement de jeunes de LR depuis le retour de Nicolas Sarkozy est une source intarissable de polémiques chez les jeunes militants de droite. Accusations de tripatouillage et de pratiques anti-démocratiques se font jour autour des "Jeunes Républicains" depuis un an et demi.

Il y avait déjà eu cette inénarrable élection à une seule candidature, voulue et verrouillée par Nicolas Sarkozy, qui s'était conclue par une désignation de la nouvelle direction (sarkozyste, évidemment) par... 16% des adhérents. Grand succès populaire. Depuis, on n'avait plus trop entendu parler d'eux - c'est d'ailleurs un sujet d'intenses moqueries de la part de certains militants eux-mêmes, qui expriment avec force ironie leur désarroi devant le manque de vitalité de leur mouvement.

Et voilà aujourd'hui que cette direction, tout de même élue donc, est partiellement remplacée sur simple nomination décidée en haut lieu au sein du parti. Un véritable "scandale", font valoir plusieurs cadres ou militants des Jeunes républicains ("JR") auprès du Lab, ce jeudi 16 février. Du côté du parti, on fait en revanche valoir une "décision collégiale" et validée en Comité politique, répondant à la nécessité de réorganiser le mouvement avec plus de représentativité des diverses écuries ayant concouru à la primaire.

# C'est quoi ce binz ?

Mercredi 15 février, "environ la moitié" des membres du bureau national des "JR" ont été remplacés, soit "8 ou 9 personnes" selon nos informations. "Ce nouveau bureau a été mis en place hors-statut et hors-légitimité", peste-t-on auprès du Lab. Le secrétaire général du mouvement, Geoffrey Carvalhinho, a notamment été évincé au profit de Mathieu Ellerbach, précédemment en charge des jeunes avec Juppé.

Et si d'aucuns dénoncent un coup de force inique de Bernard Accoyer en personne (nouveau secrétaire général du parti depuis la victoire de Fillon à la primaire), il ne s'agit pas pour autant d'une purge filloniste : les remplaçants sont ainsi représentatifs de tous les ex-prétendants à l'investiture de LR pour la présidentielle.

Du côté de LR, on explique d'ailleurs :

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Il a été décidé, dans le cadre de la primaire, de rééquilibrer le bureau national des Jeunes Républicains avec un vice-président par candidat à la primaire. Cela a été décidé à l'unanimité des candidats et de leurs représentants et acté juste après la primaire, quand la nouvelle organisation du parti s'est mise en place.

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On note également, rue Vaugirard, que la présidente sarkozyste des JR, Marine Brenier, reste en poste : "C'est une manière de respecter le choix exprimé au moment de l'élection de la présidence des Jeunes." Cette même Marine Brenier qui est devenue députée en mai 2016, en remplacement de Christian Estrosi pour des raisons de cumul des mandats, et avec pour suppléant un certain Estrosi Christian des plus ingénieux pour ne jamais vraiment quitter ses différents postes.

# "On ne joue pas avec la présidentielle"

Cela cause évidemment certains remous, pas des plus bienvenus au moment où le parti tangue sérieusement pour cause d'affaire des emplois fictifs présumés de l'épouse du candidat Fillon. Pour autant, Geoffrey Carvahinho met en avant son esprit de responsabilité et annonce qu'il ne contestera pas cette réorganisation :

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Je ne mets pas le bazar. Je n'ai aucune amertume et je suis mobilisé pour la victoire de ma famille politique. On ne joue pas avec l'élection présidentielle.

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D'autres que lui, certains prenant même publiquement sa défense, sont visiblement plus ouverts à un brin d'agitation :

La réponse du parti, auprès du Lab, se fait aussi sur la terrain de la légalité de toute cette affaire :

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Cette nouvelle équipe a été mise en place en vertu de l’article 39 de nos statuts qui donne au vainqueur de la primaire les moyens de réorganiser le mouvement. Sa composition en a été approuvée par le Comité politique en date du 7 février dernier.

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Et si l'on est bien conscient que "certains se sont senti lésés" dans l'histoire, on met l'accent sur les enjeux plus grands qui attendent désormais la droite :

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[Cette réorganisation] exprime la volonté de rassembler notre famille politique dans toute sa diversité pour mobiliser les équipes jeunes sur tout le territoire et les 8.000 adhérents jeunes qui constituent les forces vives de notre parti en soutien à François Fillon.

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Mais très clairement, cela ne suffira pas à calmer ces jeunes esprits échaudés...

Du rab sur le Lab

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