Mediapart et Quotidien systématiquement interdits des conférences de presse de Marine Le Pen et de événements du Front national, les relations houleuses entre plusieurs édiles FN (Steeve Briois, David Rachline…) et la presse locale… Les relations entre le Front national, ses élus et ses soutiens, et les médias sont souvent tendues.
Mais cela est-il en train de changer ?
Car Marine Le Pen a dit fin septembre son "espoir d’acquérir de nouvelles relations avec la presse" tout en indiquant qu’elle continuerait de refuser la présence de journalistes de Médiapart et de l’émission Quotidien. Une volonté de changer le rapport qu’entretient le parti d’extrême droite à la presse qui s’est traduite jeudi 2 novembre dans le discours de Nicolas Bay. L’ex-secrétaire général du parti devenu vice-président après le départ de Florian Philippot a ainsi tenu devant l’Union des étudiants patriotes, comme le rapporte ce vendredi L’Opinion , un discours très apaisé sur les relations avec les médias. Loin des invectives régulièrement observées.
S’il trouve que les médias n’ont pas traité Marine Le Pen de "manière équitable" pendant la campagne présidentielle, l’eurodéputé frontiste estime néanmoins que "chez beaucoup de journalistes", il y a "une vraie volonté de mener un travail de façon professionnelle, avec un sens des responsabilités". Breaking news !
Surtout, Nicolas Bay concède qu’il "faut reconnaître que les journalistes cherchent à faire leur travail avec rigueur" et qu’il faut éviter de voir les médias "comme des adversaires ou, pour des médias proches de nous, comme des soutiens". Le vice-président de Marine Le Pen va jusqu’à admettre que le travail journalistique est même un bien pour le FN, qui a "besoin" de ce vecteur pour parler aux Français. Il développe :
"Le rôle des journalistes, c’est d’avoir l’esprit critique. On ne peut pas leur faire grief d’avoir un esprit critique. On ne peut pas leur reprocher de souligner les carences, de pointer ce qu’ils perçoivent comme des incohérences de tel ou tel aspect de notre projet. Ça nous pousse à une certaine excellence, à une rigueur dans la communication politique. C’est une relation professionnelle, ils ont besoin des politiques et on a besoin d’eux pour parler aux Français.
"
Tiens donc. Ce discours marque un véritable changement de pied dans la stratégie frontiste face aux médias.
Fin octobre, Marianne révélait que le FN comptait organiser des formations à la presse pour ses élus et cadres. Une information qui n’avait pas été confirmée au Lab. Mais faut-il voir dans ces propos de Nicolas Bay un premier pas en ce sens ?