BREF - Certains n'ont pas rendu l'argent, d'autres continuent de le donner. Et cela a, dans un cas comme dans l'autre, un sens politique.
Prenez Édouard Philippe, par exemple. Venu des rangs de la droite, l'ancien député-maire du Havre a été nommé Premier ministre par Emmanuel Macron le 15 mai, premier acte de la "recomposition" du paysage politique promise par le nouveau Président. Dans la foulée, le secrétaire général de LR Bernard Accoyer convenait que son ancien camarade n'était pas "exclu" de son parti, mais qu'il avait "lui-même quitté [sa] famille politique". On pouvait donc croire qu'Édouard Philippe n'était, de fait, plus membre du parti de la rue de Vaugirard.
Mais c'est en réalité un peu plus compliqué que cela. Dans une interview à L'Express lundi 19 juin, le chef du gouvernement indique qu'il est toujours "prélevé mensuellement" de sa cotisation auprès de LR et ajoute :
"Je ne me suis pas préoccupé de faire cesser ma cotisation.
"
Je paye donc je suis membre, en somme. Au passage, il n'oublie pas de préciser qu'il s'agit de "la formation politique [qu'il a] contribué à créer", puisqu'il en a été "son premier directeur général". Comme une manière de rappeler que c'est tout de même encore chez lui.
Et puis sa réponse semble être une forme de défi lancé aux actuels responsables du parti : s'ils veulent vraiment couper les ponts avec Édouard Philippe, alors qu'ils ne prélèvent plus sa cotisation. Sans quoi, le statu quo perdurera.
On notera enfin que le Premier ministre n'apporte pas de réponse à la question "Allez-vous demander le renouvellement de votre carte [à LR] ?"...