Florian Philippot sur le "fichage" d'enfants à Béziers : "Ce n'est pas non plus un scandale"

Publié à 13h29, le 05 mai 2015 , Modifié à 13h34, le 05 mai 2015

Florian Philippot sur le "fichage" d'enfants à Béziers : "Ce n'est pas non plus un scandale"
© FREDERICK FLORIN / AFP

UN PROBLÈME, QUEL PROBLÈME ? - Robert Ménard estime que les prénoms des enfants permettent de déterminer leurs origines ethniques et leur confession religieuse. Le maire de Béziers, élu en mars 2014 avec le soutien du FN, a donc établi des statistiques très précises pour sa ville, à partir de ces prénoms : selon lui, il y aurait ainsi 64.6% d'enfants musulmans à Béziers. Robert Ménard a expliqué tout cela sur le plateau de Mots Croisés, sur France 2 lundi 4 mai au soir. Depuis, un tombereau de réactions politiques s'est abattu sur lui, notamment venues de la gauche et dénonçant pour la plupart un "fichage illégal". Une enquête a d'ailleurs été ouverte par le parquet de Béziers pour ce motif. Seul jusqu'ici à défendre Robert Ménard : le FN.

Ce soutien est venu de Florian Philippot, sur LCI à la mi-journée. Le numéro 2 du FN rappelle tout d'abord que le maire de Béziers "a dit justement que c'était pas un fichage". De fait, il a expliqué sur BFMTV ce mardi qu'il n'établissait "aucune liste". Dans un communiqué, la mairie a également affirmé qu'elle "ne constitue pas et n'a jamais constitué de fichiers des enfants scolarisés dans les écoles publiques de la ville", se défendant de tout "fichage".

Florian Philippot déroule donc :

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Je crois qu'il a regardé les registres effectivement, en fonction des prénoms, pour avoir une idée parce qu'il y a des problématiques communautaristes dans les écoles, comme partout en France et qu'il est bien de savoir certaines choses. Mais je ne me mets pas à sa place, c'est lui le maire de sa commune, c'est lui qui connaît le mieux sa commune de Béziers et je ne me permettrais pas de prendre une décision.

 

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Le vice-président du parti frontiste soutient donc le maire dans sa volonté de régler des "problématiques communautaristes dans les écoles". Il ne "sait" d'ailleurs "pas" si cette pratique est illégale - alors que Robert Ménard lui-même a indiqué savoir qu'il n'avait "pas le droit de le faire" - mais trouve qu'il n'y a rien de "scandaleux" dans la démarche en question. Il explique :

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Sur l'aspect hors-la-loi, je ne peux pas le soutenir ; sur ce qu'il a fait qui n'est pas une opération de fichage mais simplement de regarder, pour des raisons de lutte contre le communautarisme j'imagine, des prénoms, ce qui n'est pas non plus un scandale, je vois pas pourquoi ça serait scandaleux.

 

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Si c'est illégal : pas de "soutien". Mais sur le fond, tout ça ne choque pas Florian Philippot. Et puis en réalité, ce n'est pas tellement cela qui intéresse l'eurodéputé frontiste, qui préfère s'en prendre aux "hypocrites" qui ont dénoncé ce "fichage" tout en s'apprêtant à "voter" la loi sur le renseignement, ce mardi après-midi à l'Assemblée nationale :

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Mais moi tous les hypocrites jusqu'à Christiane Taubira - qui a le tweet facile pour ce genre d'affaire, qui l'a moins pour d'autres affaires infiniment plus graves où des personnes sont mortes, où elle ne s'est pas exprimée - tous ces hypocrites qui se sont exprimés, qui font croire qu'il y a un fichage, 'les années 30' etc. N'importe quoi, ils ont que ça à la bouche [...]. Mais tous ces gens-là s'apprêtent à voter cet après-midi, une loi pour le coup de fichage et de surveillance généralisée des Français qui s'appelle la loi renseignement, voyez, où on va piétiner les libertés publiques, la vie privée des gens, la liberté des internautes et même les droits de l'opposition politique, sous la houlette de madame Taubira et de monsieur Valls, avec la complicité de l'UMP.



Alors moi, les leçons de morale de ces hypocrites qui vont cet après-midi bafouer les libertés fondamentales et les droits fondamentaux des Français, très peu pour moi.

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Mais n'y voyez aucune "leçon de morale".

Du rab sur le Lab

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