Fonction publique : Marylise Lebranchu explique à Emmanuel Macron qu'un ministre "n'est pas libre de ses propos"

Publié à 08h13, le 21 septembre 2015 , Modifié à 08h15, le 21 septembre 2015

Fonction publique : Marylise Lebranchu explique à Emmanuel Macron qu'un ministre "n'est pas libre de ses propos"
© AFP

TU PEUX LE PENSER MAIS TU TE TAIS - Invitée d'Europe 1 ce 21 septembre, la ministre chargée de la Fonction publique, Marylise Lebranchu, est revenue sur les propos tenus par Emmanuel Macron devant un cercle de réflexion et relayés par la presse. Le ministre de l’Économie y remettait en cause le statut des fonctionnaires. Marylise Lebranchu raconte lui avoir signifié ceci :

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Je lui ai simplement dit, comme je le pense depuis très longtemps, qu’un ministre n’est pas libre de ses propos, y compris dans un cercle de réflexion, parce que regardez, là, il s’agissait de comparer des cadres et la phrase a été reprise pour l’ensemble de la fonction publique.



Donc un ministre n’est pas libre de ses propos, il faut être extrêmement prudent, parler le moins souvent possible, et ne pas oublier que même dans un petit groupe de réflexion, il y a toujours quelqu’un pour reprendre une phrase que vous avez jetée, même si elle n’est pas totalement établie.

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Emmanuel Macron avait réagi à la divulgation de ses propos en expliquant qu'ils étaient "partiels". Selon Marylise Lebranchu, il ne se basait que sur un exemple précis, une comparaison entre les cadres de la fonction publique et ceux du privé. Il avait ainsi déclaré devant un think-tank, selon Challenges :

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On va progressivement entrer dans une zone - on y est déjà d’ailleurs-, où la justification d’avoir un emploi à vie garanti sur des missions qui ne le justifient plus sera de moins en moins défendable. Je ne sais pas justifier que quelqu’un qui travaille dans la cybersécurité dans une PME soit un contractuel en CDD et que quelqu’un qui travaille, par exemple, dans mon ministère dans le développement économique doit être un fonctionnaire. Il n’y a plus de justification fonctionnelle à cela.

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Mais sa collègue le répète ce lundi matin sur Europe 1 :

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Il a parlé pour lui. Moi je ne veux pas taper sur un collègue du gouvernement, je dis simplement qu’un ministre n’est jamais libre de s’exprimer sans avoir construit une pensée collective car le risque est celui-là, de mettre le feu un peu partout à partir d’une question posée sur l’encadrement.

 

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