François Bayrou n’est pas encore candidat à l’élection présidentielle, mais il a prévenu qu’il "prendrait ses responsabilités" dans le cas où Alain Juppé ne remporterait pas la primaire de la droite et du centre. Autrement dit : il se tient prêt à se présenter pour la quatrième fois d’affilée.
Forcément, il envisage déjà la situation dans laquelle il pourrait se retrouver dès le soir du 27 novembre, date du second tour de la primaire de la droite. Si le maire LR de Bordeaux n’en sort pas vainqueur, il y a de fortes chances, au vu des sondages actuels, pour que Nicolas Sarkozy le soit à sa place.
À sa gauche, le chef du MoDem croit déjà connaître le visage de son adversaire : François Hollande. Le maire de Pau fait le pari que le chef de l’État n’aura pas d’autre choix que de se représenter. La raison ? Il serait le seul à maintenir l’unité dans son parti. Au Figaro ce 5 août, il explique :
"Il est impossible pour François Hollande de ne pas y aller, même s’il est dans une position extrêmement fragilisée. Tout peut arriver et il est le seul garant de l’unité du parti.
"
Une affirmation que les députés frondeurs, par exemple, n’hésiteraient sans doute pas à mettre en cause. Plusieurs cadres du PS envisagent d’ailleurs une candidature contre François Hollande à la primaire de la BAP : Arnaud Montebourg, Benoît Hamon ou Karine Berger. La sénatrice Marie-Noëlle Lienemann et Gérard Filoche sont quant à eux déjà candidats.
François Bayrou reconnaît cependant que "le Président a un énorme problème de gouvernement" :
"Son plan était que ça tienne mais je ne crois pas que cela puisse tenir, car la violence entre Valls et Macron illustre une déclaration de guerre sans précédent.
"
À en croire le maire de Pau, François Hollande serait donc le seul garant de l’unité du PS, malgré le fait que sa politique économique sur une ligne social-démocrate ait fait émerger une fronde au sein de son parti. Et malgré le maintien d'Emmanuel Macron au gouvernement.