Avec Sens commun, c'est du sérieux. Issu de La Manif Pour Tous, ce mouvement rattaché à LR avait apporté son soutien à François Fillon dès la primaire de la droite, en raison notamment de sa promesse de "réécrire" la loi Taubira. Plusieurs des membres de cette organisation ont depuis été intégrés à son équipe de campagne ou ont reçu l'investiture de Les Républicains pour les législatives. L'organisation du grand rassemblement parisien du Trocadéro, au plus fort de la tempête que traversait le candidat à la présidentielle début mars, lui avait même en partie été confiée. Aujourd'hui, l'ancien Premier ministre n'écarte pas la possibilité d'aller plus loin dans sa collaboration avec Sens commun, en leur confiant des responsabilités ministérielles en cas de victoire à la présidentielle.
Interrogé dimanche 16 avril, dans un entretien à Radio J, sur l'éventualité d'une présence de personnalités de Sens commun au sein d'une future équipe gouvernementale, le champion de la droite à la présidentielle a répondu :
"Pourquoi pas ?
"
Les membres de Sens commun font "partie des hommes et des femmes qui sont des Français fiers de leur pays, attachés à leurs traditions, pour lesquels j'ai beaucoup de respect", a encore déclaré François Fillon en qualifiant d'"insupportable" la tendance d'"une partie des commentateurs et des élites politiques de classer les Français et de jeter une forme de discrédit sur certains d'entre eux".
Pourtant, François Fillon, qui avait annoncé son intention de dévoiler les noms de ses principaux ministres éventuels au cours de la campagne, avait finalement renoncé à le faire après que les affaires sont venues le mettre en difficulté. Seul le fait que François Baroin soit visiblement destiné à devenir Premier ministre a depuis été évoqué par le candidat.
Le fond et le timing de cette réponse doivent aussi être lus comme un message supplémentaire, en ce week-end pascal, envoyé à l'électorat catholique qui aurait pu se détourner de lui après les multiples révélations sur son compte ces dernières semaines. En meeting au Puy-en-Velay (point de départ de l’un des chemins de pèlerinage vers Saint-Jacques-de-Compostelle) samedi 15 avril, l'ex-chef de gouvernement a ainsi longuement disserté de l'identité et de la culture française. À une semaine du premier tour, le candidat qui avait fait de sa foi chrétienne un gage de son positionnement politique est donc en pleine opération "retour aux fondamentaux" et tente de (re)conquérir cette frange de la population.
Un responsable LR a rapidement mis en garde François Fillon à propos de l'éventuelle arrivée de Sens Commun au gouvernement : Dominique Bussereau. Pour le député de la Charente-Maritime, ce serait une "faute".
L'arrivée de @SensCommun_ au sein du parti @lesRepublicains a eté une erreur,sa présence dans un Gouvernement serait une faute.
— Dominique Bussereau (@Dbussereau) April 15, 2017
À LIRE SUR LE LAB :
[EDIT 19 h 45] Ajout du tweet de Dominique Bussereau.