Guillaume Peltier critique le manque de reconnaissance de Nicolas Sarkozy

Publié à 16h44, le 29 avril 2015 , Modifié à 16h48, le 29 avril 2015

Guillaume Peltier critique le manque de reconnaissance de Nicolas Sarkozy
© JEAN CHRISTOPHE MAGNENET / AFP

RANCUNIER - Serait-ce là la raison de sa très remarquée prise de distance avec Nicolas Sarkozy ? Guillaume Peltier, co-fondateur du courant sarkozyste "la Droite forte", trouve que son (ancien ?) mentor manque un poil de reconnaissance vis-à-vis de ses fidèles.

Nommé secrétaire national de l'UMP fin janvier 2015, soit plus de deux mois après la reconquête du parti par l'ex-chef de l'État, Guillaume Peltier trouve ce délai trop tardif. Il explique au Scan, mercredi 29 avril :

 

"

Malgré mon soutien inconditionnel, j'ai tardé à être nommé.

"

Et d'ajouter que soigner sa garde rapprochée tout en "rassemblant" au-delà de cette frontière fut "un équilibre subtil que Nicolas Sarkozy a peut-être eu du mal à trouver en décembre 2014".

Pas récompensé assez vite, Guillaume Peltier ? Alors que sa nomination n'enchantait pas (alerte euphémisme) Nathalie Kosciusko-Morizet, numéro 2 du parti opposée à la ligne trop droitière incarnée par le jeune loup sarkozyste, c'est surtout une garde à vue qui a ralenti son ascension.

Le 11 décembre, en pleine constitution de l'organigramme de l'UMP, Guillaume Peltier a effectivement été entendu dans le cadre d'une enquête pour "délit de favoritisme présumé et prise illégale d'intérêt présumée" impliquant Bygmalion et la ville de Menton. Finalement pas inquiété, il a ensuite hérité du secrétariat national fonctionnel aux fédérations professionnelles.

Mais l'ambitieux en garde encore aujourd'hui une certaine amertume. Surtout, il s'est nettement démarqué, mardi 28 avril au soir, de son image de sarkolâtre invétéré. Sur iTÉLÉ, Guillaume Peltier a ainsi parlé de Nicolas Sarkozy au passé et signifié qu'il ne le soutiendrait pas automatiquement pour la primaire de 2016 :

"

J'ai été l'un des porte-parole de Nicolas Sarkozy en 2012. [...] J'ai beaucoup rencontré Alain Juppé, Bruno Le Maire, Xavier Bertrand et tant d'autres. Nicolas Sarkozy comme les autres auront à me convaincre de leur volonté farouche de réformer la France.



[...] Nicolas Sarkozy  fut un grand homme d'État entre 2007 et 2012, mais on a manqué collectivement - et lui aussi puisqu'il était notre leader - d'audace et de courage pour aller encore plus loin dans les réformes.

"

Pas assez "audacieux" et "courageux", Nicolas Sarkozy devra donc s'atteler à la lourde tâche de "convaincre" Guillaume Peltier de battre campagne pour lui. Un président de l'UMP qui se plaît accessoirement à rappeler au jeune Peltier qu'il n'a pas que des amis  au sein du parti.

Mais le rallier pourrait in fine ne pas être aussi compliqué que cela. Toujours au Scan, l'ancien du FNJ concède qu'il croit encore en Nicolas Sarkozy :

 

"

Franchement, sa capacité à casser les codes fait de lui le mieux placé.

"

La reconnaissance du ventre, que voulez-vous... En réalité, cette tonitruante sortie de Guillaume Peltier tient peut-être plus de la volonté d'être vu et entendu que d'autre chose. Il explique au Scan :

 

"

Forcément, la vie politique c'est un rapport de force. [...] On perd toute crédibilité à avoir un soutien systématique.

"

Une analyse que Nadine Morano ne renierait probablement pas.

Du rab sur le Lab

PlusPlus