On l'avait presque oublié, mais la primaire du PS n'est pas encore enterrée. Ses partisans ont même des arguments juridiques à faire valoir : l’article 5.3.1 des statuts du Parti socialiste. Il stipule que "le candidat à la présidence de la République est désigné au travers de primaires citoyennes" mais aussi qu’"au moins un an avant l’élection présidentielle, le conseil national fixe le calendrier et les modalités d’organisation de la primaire".
Comme rien n'a encore été acté à moins d'un an de l'élection, trois militants, Yassir Hammoud, Barnabé Louche et Salem Aounit, ont récemment décidé d'assigner le parti de Jean-Christophe Cambadélis devant le tribunal de grande instance de Paris, afin d'obtenir l'organisation de cette primaire. La haute-autorité éthique du PS a dans le même temps été sollicitée par le cabinet d'avocats Bourdon & Forestier, qui représente ces adhérents mécontents, pour donner son avis sur le manquement de la direction du parti à ses propres statuts.
La réponse de la haute-autorité éthique, que la journaliste de l'AFP Stéphanie Lerouge a partagée sur son compte twitter, se veut dans un premier temps évasive. L'autorité commence par rappeler qu'elle est "bien évidemment gardienne du respect des statuts et de l'éthique du Parti socialiste". Soit. Concernant l'organisation de la primaire, elle adresse même un satisfecit à la direction du PS :
"La haute-autorité éthique constate que le Conseil national du 18 juin prochain a bien prévu d'assurer, selon son ordre du jour, le 'suivi de l'organisation et du calendrier des primaires de la gauche et des écologistes', conformément à l'article 5.3.1 des statuts.
"
Et pour le retard ? La position de la haute-autorité est, là, pour le moins intéressante :
"S'il est exact que le délai d'un an antérieur à la date de l'élection présidentielle [...] n'a pas a été respecté à ce jour, il ressort que, d'une part, le Parti socialiste est aussi tributaire de la position des partis associés, lesquels tiennent leur congrès dans la première décade du mois de juin, et d'autre part, que le retard accumulé n'apparaît pas tel qu'il empêche encore la tenue des primaires citoyennes d'ores et déjà prévues pour la première quinzaine de décembre.
"
La lettre de la Haute autorité éthique du PS sur la #primaire#PS#AFPpic.twitter.com/8S4Zer03Qk
— Stéphanie Lerouge (@stephlerouge) 30 mai 2016
A travers ce communiqué un poil abscons, le retard du PS dans l'organisation de la primaire est certes excusé. Mais le principe de primaires du PS est lui entériné par l'institution chargée de veiller au respect des statuts du parti. Et ça, c'est une vraie nouveauté. La date limite de celles-ci est même donnée : elles se dérouleront au plus tard pendant la première quinzaine de décembre. Avec qui ? La question reste en suspens, mais on en saura plus le 18 juin prochain, jour du prochain bureau national du PS. Et c'est la Haute-autorité éthique du parti qui le dit.